Erick Sermon « Vernia » @@@


Dans la forêt lointaine, on entend le coucou. Du haut de son grand chêne, il répond au hibou.
Coucou, coucou, coucou, hibou, coucou. Coucou, coucou, coucou, hibou, coucou.

Sincèrement navré, car cette publication ne concerne pas une comptine pour une enfant, ni même une histoire sur le royaume de Vernia. C’est du vieux rap.

Vernia est le titre du huitième album du monstre sacré Erick Sermon, moitié du légendaire tandem EPMD, un groupe que les parents connaissent bien. Mais alors pourquoi c’est RJ Payne, sur un instru de DJ Kanzer, qui ouvre le bal? Qui c’est? Aucune idée… Hou hou (je hue, je hulule pas), où est E Dub? Le Green-eyed Bandit? C’est qui cet inconnu qui fait la première partie là? Allez oust, aaaah ça y est, il arrive avec « Wake Up/No Fear« , au microphone et à la production. Une entrée en matière tardive qui montre l’état de l’art d’Erick Sermon en 2019, en retard aussi… Car autant on peut apprécier les morceaux comme « Tha Game » (avec les vétérans AZ et Styles P), calme et soulful, ou bien « My Style » (avec d’autres vétérans Raekwon et N.O.R.E.), on ne peut que déplorer un cruel manque de mise à jour. Demeurer old school est une chose, parfois une bonne, parfois une moins bonne… Erick Sermon reste authentique, mais le gap générationnel le déphase totalement. On  connu des rappeurs/producteurs qui savent mieux s’adapter.

Force est de constater malgré tout le flow d’E-Dub, sa façon de poser les syllabes, reste plus affûté que jamais, c’est assez incroyable et ça s’apprécie d’autant mieux sur les morceaux solo, peu nombreux (4 au total). Parce que Vernia a plutôt la tête d’une compilation tellement il y a du monde qui se bouscule dans le studio. C’est cool d’entendre Rae, AZ (très fatigué cependant), ce bon vieil ami Keith Murray, Xzibit, David Banner, Too $hort, Devin the Dude et même le basketteur Shaquille O’Neal (vous vous souvenez qu’il a sorti des disques de rap dans les années 90? pour ceux qui sont nés il y a fort longtemps). Moyenne d’âge, euh… 45 ans environ? Cool d’avoir ce monde, mais pas forcément sur des beats si vieillots, on est pas chez grand-mère m’enfin (où on y retrouve des livres qui ont des couvertures comme cet artwork). Il y a même des prods de Rockwilder, vous vous rappelez? Le gars avait fait des énormes bangers autour des années 2000 pour Jay-Z, Redman,… et là… c’est triste à dire mais il paraît bon pour la retraite. Quand à Battlecat, il livre une prod bien westcoast comme il faut, mais il n’a pas vérifié la date de péremption non plus.

Erick a pris un sacré coup de vieux, il a plus de la cinquantaine vous me direz. Or là, c’est au point de faire passer ses solos [Music] et React pour des oeuvres contemporaines. Puis manque Redman… Vernia a beau avoir ce gros défaut, il y a tout de même moyen de se faire plaisir, comme avec « That Girl » feat Big K.R.I.T., avec cette couche funky bien pépère. Il faudra juste se faire à cette image-là d’Erick Sermon désormais. Ça aurait pu être plus… CHOUETTE. Krkrkrkr.

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