Loyle Carner « Not Waving, But Drowning » @@@@¼


Second album pour Loyle Carner. Ou plutôt une seconde entrée dans l’intimité de ses pensées avec Not Waving, But Drowning. À ce titre fait écho ces paroles de Mac Miller qui chantait « I was drowning, but now I’m swimming/ Through stressful waters to relief » peu avant sa disparition. Sauf que là, le londonien semble sur le point de se noyer. Symptômes dépressifs et autres troubles mentaux, un sujet dont il a pu même discuter avec le Prince William en personne.

Loyle Carner (son nom de famille) canalise ses TDA (troubles de déficit d’attention) à travers sa musique et tente à sa manière d’étoffer le débat, très actuel dans rap, sur les troubles psychologiques en partageant son expérience personnelle. Avec une méthode douce où domine le calme, le calme de sa voix, le calme de son attitude, le calme de son flow ininterrompu, le calme des superbes productions jazz alternatif de Jordan Rakei (pur produit Ninja Tune), Tom Misch et Kwes (Speech Debelle, Dels et Solange), qui produit de belles compositions au piano. Aussi calme que son premier album Yesterday is Gone.

L’introspection est, comme on peut le deviner, l’autre facteur co-dominant de Not Waving, But Drowning. Son rapport à la famille, à commencer par sa mère Jean à qui il s’adresse dès les premières minutes. Entre des tracks plus classiquement hip hop, telles que « You Don’t Know« , « Sail Away Freestyle » et « Ice Water« , Benjamin (de son prénom), avec sa sérénité apparente, sait pincer en douceur la corde sensible, exactement comme sur « Desoleil (Brillant Corners) » avec un Sampha parfait comme à son habitude. Cette mélancolie qui émane de ce morceau est capable d’embuer les yeux avec ce flot de sentiments qui nous submerge. L’émotion reprend juste après avec « Loose Ends » en compagnie Jorja Smith, pour la dose d’amertume profonde. Toutefois, l’angoisse est toujours absente, il y a une forme d’apaisement qui rend l’expérience plus philosophique qu’autre chose. Et pour boucler la boucle, Benjamin laisse la parole à sa mère pour le tout dernier titre.

Not Waving, But Drowning est typiquement un très bel album à écouter un jour de pluie, quand la déprime ou la mélancolie guettent. Quand on se replie sur soi-même, noyé dans ses pensées, ses idées noires. Il y a de la lumière au bout. La musique est une thérapie, qu’on se le dise.

(encore un très grand merci à @Rouf_Laquette pour cette découverte)

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