Statlanta, un album que l’on n’attendait plus… C’est la malheureuse histoire d’un album qui marinait depuis 2003, quand Stat Quo était la seconde signature Shady/Aftermath avec 50 Cent. Laissé pour compte toutes ces années, normal que sa sortie soit passée quasi inaperçue avec tout ce long processus de retour à l’anonymat, sans avoir eu son tour de briller. Si ce n’est des apparitions publiques sur Encore et la mixtape The Re-Up d’Eminem.
Ce trop long début de carrière en statu quo (quelle ironie!), parcellée de singles qui ne terminaient pas assez haut dans les charts et de street-albums, a enfin concrétisé ce mois de Juillet 2010 dans la discrétion la plus totale grâce à un mécène, Sha Money XL, ex-manageur et producteur des G-Unit, qui l’a signé sur sa structure Dream Big Records. Moi-même je n’étais pas au courant de la sortie de Statlanta jusqu’à ce que des reviews soient publiées sur des sites américains. Chronique d’un LP sorti six ans trop tard ? Pas tout à fait.
« The Beginning » entame cet album qui n’a sans doute rien à voir avec les esquisses initiales qui doivent être probablement archivées à double-tour dans les caves d’Aftermath. Stat Quo y débite un discours clair d’entrée : « This is Statlanta with no Em and no Dre/ Nuttin’ but the motherfuckin’ A ». Le rappeur d’Atlanta a revu ses ambitions à la baisse s’il voulait parvenir à son objectif, mais l’important c’est qu’il parvient à susciter de l’intérêt avec tout ce qu’il a, son talent de emceeing et des producteurs avec qui il a gardé contact (Focus, Sha Money, Needlz ou encore Che Vicious).
Stat Quo n’est pas reparti sans rien de son expérience chez le docteur. Il en a gardé comme des séquelles post-opératoires que l’on retrouve sur le single « Success (Back To U) » et « Lie To You » featuring Devin the Dude & Raheem DeVaughn. J’insinue par là qu’ils s’agissent d’instrumentaux génériques post-Chronic 2001 : la basse, les pianos, le beat… tout semble d’inspiration prescrite par Dr Dre. Cependant ce ne sont pas forcément les meilleures pistes, qui devraient se répartir entre « Space Ship » feat Esthero (prod. Che Vicious), le soulful « Welcome Back » avec Marsha Ambrosius au refrain et « Allright », collaboration inattendue avec Talib Kweli et le producteur indie S1 des Strange Fruit Project.
Les défauts de cet album viennent d’un nombre de titre streets plutôt restreints (« Ghettoville USA » et quoi d’autre?) au profit de tentatives de tracks plus mainstream, telles que « Dedicated » (prod. Focus), « Catch Me » produit par le sollicité Boi-1da et c’est loin d’être une réussite, et le son club piteux « What I Like », pollué par une mauvaise gamme de synthés.
Le scénario de Statlanta aurait pu être tellement différent avec des « si », vous savez bien ce à quoi je fais allusion. M’enfin, mieux vaut ne pas y penser, mieux vaut tard que jamais. L’album est là, il est bon, le MC l’est aussi, peut-être pas suffisamment pour éviter de regarder derrière lui.
Un peu déçu de l’album… Sa fait un petit moment que je l’attendais et puis quand j’ai entendu qu’il sortait en juin, puis repoussé au 13 juillet, j’étais encore plus impatient, étant donné que c’est un artiste que j’aime beaucoup. Et puis avec sa mixtape « 2010 », sortit plus tôt dans l’année, vraiment très réussi (coup de coeur pour « The Hustle », « More Explosive », « Story »… qu’il aurait mieux fait de garder pour l’album), je me suis dis que ça allait être du très très bon. Et puis déception. Enfin l’album est bon, mais pas à la hauteur de ce que j’attendais, et de ce que j’avais entendu ces dernières années. Mes coups de coeur : « Success (Back To U) », « Lie To You » et « Alright ».
Ma note : @@@ 1/2 , comme toi.
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