Ninja Cuts vol.5 « You Don’t Know » @@@@1/2


Ninja cutsLe célèbre label indépendant Ninja Tunes vient d’atteindre l’âge adulte, de quoi rendre fier ses fondateurs Johnathan More et Matt Black, les deux membres des Coldcut. Mars 2008, la maison-reine-mère, abritant sous son parapluie les sous-labels Big Dada Recordings et Counter, publie son nouveau catalogue, « You Don’t Know », 5e volet de la série Ninja Cuts.

Cette compilation triple-CD rassemble pas moins des 50 meilleures créations (dans leurs versions originales ou remixées ainsi que 9 inédits) édités par notre label anglais, avec notamment un panorama des récentes sorties (Cinematic Orchestra, Ty, le millésimé Sound Mirrors des Coldcut, Fink et The Heavy) et signatures (Ghislain Poirier, DJ Kentaro, Bonobo et le petit dernier, Cadence Weapon).

Voici, dans l’ordre numérique, ce qui vous attend dans les trois menus.

 

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Le premier disque peut se définir comme une playlist idéale alternant Hip Hop, Trip Hop, Electronica, Rock et Folk. Les morceaux se suivent et ne ressemblent à aucun autre, pourtant on y retrouve une cohésion certaine, celle qui fait l’identité musicale de Ninja Tune.

Ça commence par le maxi tout frais « Blazin’ » de Ghislain Poirier, amputé des sonorités electro-dancehall par les Allemands de Modeselektor, pour enchaîner sur du Roots Manuva dernier cru. La liste continue : le « Nightlife » de Bonobo ‘reconstruit’ par Zero dB, l’inventeur Daedelus et le duo infernal Mr Scruff & Quantic.

C’est vers le milieu du disque que l’ambiance dancefloor finit par éclater des enceintes à travers un mix infiniment discret : le monstrueux « Gadget Funk » des Herbaliser transite sur l’instrumental déchaîné de « Getting Dumb » de Cadence Weapon, partageant la même piste avec le Switch remix de « Bump » de Spank Rock, en plein sur le couplet d’Amanda Blank !

C’est la folie générale jusqu’au virage rock indé avec The Heavy , puis re-bifurcation du côté hip-hop jazzy  (« Epistomology Suite 1 » des Diplo). La fin du CD s’adoucit sensiblement à partir du morceau de Fink (« Pretty Little Thing ») avant que les Cinematic Orchestra, Amon Tobin et John Mathias rendent l’atmosphère littéralement planante et instrumentale (au sens propre et musical du terme).

 

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Le ‘disc 2’ s’agit d’un portofolio reliant Hip Hop aux accents anglais, Abstract et Trip Hop. La majeure partie de ce disque est un kaléidoscope de ce qui se fait de mieux au sein de la scène britannique, regroupés parmi d’autres perles rares venues d’ailleurs.

Le Grime (ce mélange de rap et dubstep) est à l’honneur en début d’album avec le « Chin High » de Roots Manuva (dans sa version ‘Manuvadelics’) et « No Qualms (re-vox) » du mentor Wiley, avant de passer par un « Drop Audio » signé The Qemists et deux extraits à la suite des Coldcut, « Just for the Kick » et « Walk a Mile in my Shoes » (revu par Tiga pour l’occasion), extraits du millésimé Sound Mirrors édité en 2006. Quelques raretés – les fameuses – sont dispatchées dans le tracklisting : un live des Cinematic Orchestra (« Rites of Spring »), le « Blah Blah » du slammeur américain Mike Ladd (enregistré en 98 pour l’anecdote) et le remix signé Orgasmic de « Travailler » du groupe électro-rap frenchy TTC.

Autres tracks incontournables : le clin d’œil rendu par DJ Shadow au producteur vedette de la maison Stones Throw ( « Bring Madlib Up ») et le mix house ultra-groovy de « Pat Song » de Pest.

 

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Le 3e CD est sans aucun doute le plus instrumental de tous. Hormis les remixes du démentiel « Free » de DJ Kentaro (featuring Spank Rock) et de « Wait A minute » de Ty, ainsi que « Fear the Labour » de Oneself et le « Say Goodbye » final par Bigg Jus, tous les morceaux sont quasiment instrumentaux (à l’exception de « Breathe » des Cinematic Orchestra privé de beat dans son remix nippon), et se suivent continuellement sans linéarité, comme une météo qui changerait entre teintes soulfuls, des éclaircies exotiques et chaleureuses, des courant d’air frais, quelques légers nuages annonciateurs de mélancolie,… Des noms au hasard : Ammoncontact, Blockhead, Fog, Bonobo…

 

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Ces lignes ne sont qu’un modeste descriptif de ce que recèle cette fantastique compilation. Les maxi-singles ont été écartés au profit de remixes réalisés par des figures réputées de la scène DJ internationale, et chaque morceaux qui y figurent ont été sélectionnés avec soin pour garantir cet éclectisme indéfinissable. Le mieux serait de jeter un œil sur la trackliste complète ou dans le meilleur des cas vous l’écouter, en vous rappelant qu’il s’agit juste d’un aperçu de la richissime trésorerie de Ninja Tunes.

 

Pour information, Big Dada Recordings a sorti sa rétrospective discographique et vidéographie complète (!) de Big Dada Recordings avec Well Deep, paru en Octobre 2007.

 

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