On a toujours du temps devant soi pour écouter un album de Wax Tailor, surtout quand il est taillé pour la route. Pour By Any Beats Necessary, le français part en road trip-hop à la rencontre de nombreuses personnalités, de Saint Germain en Laye à New-York pour finir dans le lointain Western. Cette sortie marque le point de départ d’une tournée européenne et américaine qui se ponctuera le 30 Mars 2017 au Zenith de Paris.

Evidemment, si on suit les aventures de Wax Tailor depuis Tales of the Forgotten Melodies, son premier chef-d’oeuvre sorti il y a… onze ans déjà, vous nagerez en terrain connu. À ceci près que l’atmosphère de ce cinquième tome suggère le voyage vers les terres sableuses et rocheuses de l’Ouest, avec des teintes de blues et de rock qui se marient très bien avec le charme de l’ancien, la touche typique et magique du producteur. Même les onces d’électro semblent poussiéreuses (« The Phonograph »), c’est dire.

Sur son chemin aux décors panoramiques, Wax embarque sur son trajet des rappeurs bien pittoresques. De la jeune sensation A.F.R.O. combinée avec le tellement impressionnant R.A. The Rugged Man (« Back on Wax »), ça part en course-poursuite avec Rashaan Ahmad et Mattic (« The Chase »), et plus loin encore, une cavale vers la frontière canadienne de Ghostface Killah, une des stars du Wu-Tang Clan (« Worldwide »). Monsieur Tailor fourmille de bonnes idées, comme le mélange entre la voix évanescente de Charlotte Savary et celle caverneuse de Tricky sur « Bleed Away », le jour et la nuit.

C’est que le temps passe drôlement vite avec By Any Beats Necessary. Les albums de Wax Tailor se suivent et se ressemblent, un peu beaucoup… passionnément ? Tant que le charme agit… La preuve, il incite au voyage vers les grands espaces, et dans le temps.