La seconde moitié de la décennie 2000 a été marquée par la vague Soul rétro élancée par d’éminents artistes comme Amy Winehouse et Raphael Saadiq, une mode qui a permis au dandy californien Mayer Hawthorne de lancer sa carrière avec A Strange Arrangement. Et là, d’abord discrètement depuis quelques années, avec le génial 7 Days of Funk avec Snoop Dogg, la Funk fait son retour en trombe avec le tube interplanétaire « Uptown Funk » de Mark Ronson et Bruno Mars, et la fièvre n’est pas près de retomber…
Mayer est déjà sur le coup avec un nouveau projet collaboratif (son second après Jaded Incorporated) qui se prénomme Tuxedo, en compagnie du producteur hip-hop Jake One (50 Cent, Freeway, De La Soul,…). Les eighties n »ont jamais semblé aussi proches.
Avec un nom comme Tuxedo, cet album ne pouvait que transpirer la classe américaine. C »est aussi l »occasion de faire un retour dans les années 80, s »y replonger comme dans le jeu vidéo culte GTA Vice City, et ce, en douze chansons imparables mêlant Funk et Rhythm »n Blues aux mélodies ensoleillées jouées aux synthétiseurs et guitares parfois agrémentées de cuivres. La recette de ce cocktail « à l »ancienne » – comme qui dirait -fonctionne comme par magie, un soupçon de modernité en plus. Avec une musique funky très séduisante et chic remise au goût du jour, Mayer Hawthorne n’a plus qu’à jouer de ses atouts de charmeur avec « Lost Lover« , « Two Wrongs » ou encore le slow « Get You Home » qui rappelle – par le titre – le jam de Eugene Wilde. Le temps où les hommes de goût courtisaient encore les femmes sophistiquées avec élégance n »est pas révolu. Offrir un cocktail, proposer d’éhanger quelques pas sur le dancefloor, la raccompagner chez elle… Les bonnes manières !
L’énorme coup de coeur de Tuxedo est évidemment « Number One » qui évoquera aux amoureux de G Funk le classique « Ain »t No Fun » de Snoop et Nate Dogg, un hommage implicite à ce crooner qui a marqué à jamais le gangsta rap. La première pensée que l’on a en écoutant ce morceau est qu »il s »agit d »une reprise, alors que non. Pour la petite histoire, Mayer Hawthorne et Jake One recherchaient le morceau orignal qui a servi de sample à « Ain »t No Fun« . Introuvable, ils ont simplement décidé de l »inventer (avec des influences qu »on trouvera chez Shalamar) et le résultat est absolument saisissant, à s’y méprendre. De quoi rendre ce disque plus qu »indispensable pour frimer les beaux jours comme si on roulait, soleil couchant, sur les bords de la Côte d »Azur.