RZA « The Man With the Iron Fists » [original soundtrack] @@@@½


La B.O. de Ghost Dog? culte. Sa sélection musicale pour Kill Bill vol.1?  culte. La B.O. d’Afro Samuraï (le premier)? culte. L’Abbé du Wu-Tang Clan est abonné aux soundtrack cultes, le choisir est l’assurance d’une bande originale qui convient à un film, culte. Celle de The Man with the Iron Fists, premier film de RZA parrainé par Tarantino avec Lucy Liu et Russell Crowe au casting, a eu droit à une attention toute particulière. Culte? Réponse: le temps le dira, mais on a un début de réponse…

Le morceau d’ouverture « Baddest Man Alive » est déjà anthologique. Cette remarquable association entre les Black Keys et RZA annonce la couleur de l’album, sombre, où se rencontrent tout du long blues/rock et rap, avec une pointe d’inspiration asiatique et une once de musique de westerns spaghetti. Pour ce qui est de soul, on est bien servi, avec guitares électriques et des basses profondes. Les indissociables The Revelations et Tre Williams s’octroient le poignant « I Forgot to be Your Lover » (prod Bob Perry), plus déchirant et fiévreux encore, la chanson de l’anglaise Corinne Bailey Rae, le slow « Chains« . On a droit également à cette relecture de « Your Good Thing » de Lou Rawls, morceau écrite à l’origine par Isaac Hayes et David Porter, par Mable John. Dans un style plus hybride, les Idle Warship ont parfaitement conceptualisé leurs textes autour de l’idée « Sex Weapon« , avec l’apport des BadBadNotGood. Puis cette curiosité, ce chant japonais de Frances Yip sur « Green is the Mountain« , mais qui après coup, apporte un charme indéniable à cet album.
Côté rap, on est pas en reste. D’abord avec ces deux morceaux totalement inédits du Wu-Tang Clan (presqu’au complet), « Rivers of Blood » qui convie la légende vivante Kool G Rap et « Six Directions of Boxing« , que dire si ce n’est que les membres du Wu ne prennent pas une ride grâce à des bons couplets des protagonistes et des prods organiques. Tapis rouge pour Kanye West qui s’investit autant que sur Cruel Summer avec « White Dress« , un track rap soulful post-moderne du plus bel effet. Quelques combinaisons méritent d’être efficaces, comme « Black Out » avec les M.O.P. (Lil Fame produit d’ailleurs le son), Pharoahe Monch et Ghostface, ou encore le trio Method Man, Street Life et Freddie Gibbs sur « Built for This« , le thug-rappeur de Gary qui s’occupe du refrain, prouvant une fois encore son incroyable versatilité. Mieux, ce « Tick Tock » avec Pusha T, Raekwon et Joell Ortiz, Pusha qui lâche un second couplet et quand on croit que le titre se finit, hé ben voilà Danny Brown qui débarque! RZA quant à lui intronise davantage les Flatbush Zombies, sorte de réminiscence des Gravediggaz, sur « Just Blowin’ The Wind« . A signaler que la majorité des morceaux de rap sont réalisés par Frank Dukes, que l’on peut féliciter pour son fabuleux travail et d’être fidèle à l’univers musical de son maître, l’architecte RZA.

Donc en attendant d’être un objet culte, cette soundtrack de The Man with the Iron Fists est un disque qui se doit d’être collectionné. Elle peut s’écouter en lecture aléatoire, rien n’est à jeter.

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