Gym Class Heroes « The Quilt » @@@


Les Gym Class Heroes furent l’une des découvertes tardives de 2007, quand leurs clips de « Cupid’s Chokehold » (s’inspirant des Supertramp) et « Clothes Off », extraits de leur troisième album As Cruel As School Children (2006), les ont rendu télégéniques, surtout depuis la reconnaissance obtenue aux MTV Awards où ils furent sacrés Best New Artists. J’ai employé le terme ‘découverte tardive’ car les GCH existent depuis 2001 au moins et que leur tube « Cupid’s Chokehold » était déjà dispo sur leur second album The Papercut Chronicles édité en 2004. La porte du succès enfin ouverte après leur disque d’or, la formation new-yorkaise de hip-hop alternatif (c’est ainsi qu’ils sont étiquetés) battent le fer tant qu’il est chaud – du moins ils essaient – avec The Quilt (qui signifie « la couette » en français), avec à la production leur ami Patrick Stump, les Cool & Dre et Tricky Stewart & The-Dream. 

Les Gym Class Heroes restent fidèles à leur style, c’est-à-dire une fusion hip-pop-rock aux thématiques bon enfant parfois un peu portée sur le cul (« Drnk Txt Rmeo » et le titre dancefloor « Kissin’ The Ears » feat The-Dream). Patrick Stump, chanteur et compositeur des Fall Out Boys (le ptit gros à casquette si vous visualisez mal), mène les musiciens à la baguette sur la moitié de The Quilt  en leur faisait faire du Fall Out Boys bis décaféiné. En posant son oreille assez près, on reconnaît sa touche perso sur les nombreux morceaux rock (dont « Live A Little », « Like Father Like Son » pour le papa qui est une ‘pierre qui roule’) en faisant un léger détour par le reggae sur « Blinded by the Sun ». Le rappeur Travis McCoy n’arrive pas à trouver ses marques – c’est mon impression. C’est curieux, il rappe pas trop mal mais comme pas mal de rappeurs qui ont un pied dans le rock (Fred Durst, Mike Shinoda,…), il ne parvient pas tellement à nous capter l’attention au milieu des autres fanfarons et chanteurs intermittents. C’est psychologique, je ne sais pas, mais malgré son look déjanté et ses textes plutôt marrants, c’est pas trop ça. Il n’a pas le background d’un MC qui vient d’un quartier difficile (pour faire simple). Sur le morceau avec Estelle (« Guilty As Charged »), on entend plus Estelle que lui, par contre il se tient correctement sur le premier extrait « Peace Sign/Finger Down » avec un très bon couplet de Busta Rhymes et le beau « Live Forever (Fly With Me) », deux titres réalisés par les Cool & Dre. Contrairement à The-Dream qui foire complet avec sa voix fluette (a-t-elle mué ?) sur le single « Cookie Jar », les producteur floridiens tirent leur épingle du jeu à quatre reprises (en ajoutant « Home » et « Don’t Tell Me It’s Over », mes sincères félicitations. 

En dépit de singles ‘radio-friendly’ et le côté pop/rock pour teenagers prononcé, ce quatrième opus n’a pas profité de la popularité de Travis McCoy et son groupe en haut de la vague. Il n’y a pas de morale pour cette histoire, simplement du fait que le résultat qui sonne déjà-vu est un poil décevant. Ce qu’on avait trouvé original chez eux ne se retrouve pas sur The Quilt, le public (auquel je fais partie) non plus ne s’y retrouve probablement pas.

5 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Sagittarius dit :

    ah ça je contredis pas le fait qu’il soit excentrique ou autre, c’est juste que sur cet album, j’ai l’impression que sa présence n’en jette pas assez. C’est juste mon ressenti personnel ! lol

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  2. Emily dit :

    Je voulais écrire idem que Le commentaire précédent, j’ai pas fait gaffe que tu avais répondu à Flow. Sorry :-)

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  3. Emily dit :

    Idem que les deux commentaires précédents, je te trouve vraiment trop sévère avec Travis, dont la personnalité un peu barrée a selon mois apporté une vraie bouffée d’oxygène sur la scène Hip Hop US. Et puis l’argument sur la street cred n’a vraiment pas lieu d’être, chacun son parcours, lui a tout de même des choses à raconter après, je n’ai pas encore décortiqué les lyrics de cet opus mais je trouve justement qu’il apporte de l’humour, de la sensibilité et une certaine nonchalance qui moi me plaisent énormément. Mais bon, peut être que sa personnalité ressort plus sur scène, pour les avoir vu lors de leur dernier passage à Paris à La Boule Noire, je crois que Travis est vraiment la star du groupe et est loin de faire de la figuration. Mais il ne faut pas oublier non plus le charismatique guitariste Disashi, qui chante un peu sur l’album également, notamment sur « Live A Little » (ma préférée, même si là, on est carrément dans de la pure Pop).

    Je vous conseille aussi d’aller faire un tour sur le blog perso de Travis : http://traviesblog.com/

    Visuellement, ça en jette, mais le contenu est carrément passionnant !

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  4. Sagittarius dit :

    Ah mais j’aime bien Travis ! comme j’aime bien Fred Durst et Mike Shinoda (fantastique album de Fort Minor). Mais qd j’ai écouté ce disque, j’avais l’impression qu’il était derrière les musiciens en train de rapper, il manque un peu de présence.

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  5. Flow dit :

    Moi perso j’ai plutôt bien aimé cet album, peu de surprises c’est clair mais j’ai passé un bon moment lors de l’écoute.

    J’te trouve plutôt acerbe avec McCoy mais bon tes critiques sont loin d’être fausses dans un certain sens, comme quand tu parles du « background » de la street.

    Ah et j’ai kiffé les prods sinon, rien à dire musicalement, c’est du GCH comme on connait, quoique un peu + commercial (normal…); et ce Cookie Jar moi j’l’aime bien ! La voix de The-Dream passe plutôt bien dessus, ça reste dans le ton de l’instru, dans les aigus.

    Un petit @@@1/2 n’aurait pas été démérité selon moi (et ça n’engage que moi).

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