Beastie Boys « Licensed to Ill » @@@@½©


1986, la musique Hip Hop est en plein essor et voit les premières structures fleurir de toute part (Tommy Boy, Cold Chillin’, Def Jam Recordings…). Un mouvement dont l’ampleur à cette époque était bien sous-estimé et décrié par des gens qui n’envisageaient pas une minute de voir le rap devenir un genre majeur, un style qui englobait une multitude d’adeptes de différents styles musicaux : le reggae, la funk, la soul, le jazz, le blues, le spoken-word, l’électro (qui en était à ses balbutiements) et… le rock’n roll baby !

Voilà que débarque sans prévenir des placards de chez Def Jam une bande de fous furieux, les Beastie Boys, trois blancs-becs issus de Manhattan pseudo-nommés Mike D, Ad Rock et MCA. Ces joyeux lurons vont marquer à jamais leur empreinte dans le rap avec Licensed To Ill, apportant avec eux l’énergie électrique d’un punk/rock tout frais sur des breakbeats de Rick Rubin, co-fondateur du label naissant. Deuxième album major paru chez Def Jam, premier disque fusion Hip Hop et Rock, avec quatre rebels visages pâles aux commandes, ça va chier !

Ces mecs sont vraiment insortables, des trasheurs en puissance qui s’invitent chez les gens pour foutre le bordel en soirée avec « Fight For Your Right » to partyyyyyyyyyyyyyyy !  Aucune éthique ces jeunes voyous qui se croient tout permis… Sans parler de cette pochette hautement scandaleuse d’un avion quit finit en boîte de conserve. Ça pense qu’à vouloir draguer des gonzesses (l’entêtant « Girls » qui ressemblerait presque à un jingle de jeu télévisé eighties, « She’s Crafty »), se bourrer la gueule et faire la fête, bien sûûûr. Alors, ça vous dit un pogo avec 2 grammes d’alcool sur « No Sleep Till Brooklyn » ? De toute façon, dans tous les cas, même si tu n’es pas de la partie, tu risques bien de finir à l’hosto avec quelques hématomes. Mais les gars en veste en cuir et jogging/casquette sont aussi des petits malins, il fallait vraiment se creuser le ciboulot pour deviner que le bordélique « Paul Revere » signifiait ‘loop reverse’ (‘boucle inversée’ pour la traduction). L’indice était inscrit dans l’instrumental, il fallait être perspicace. Et non, ce cher Paul n’existe pas ! Enfin qui sait, peut-être qu’il s’agit réellement d’un illustre inconnu…

Autre grand moment de ce magnifique foutoir, « The New Style », qui a servi de base pour « Walk This Way », la rencontre mythique Aerosmith/Run DMC, et presque vingt plus tard pour le remix de Just Blaze de « 99 Problems » de Jay-Z (clin d’œil à la version originale produite par Rick Rubin). Quitte à paraître complètement taré, allons jusqu’à prétendre qu’ils sont des précurseurs de la fusion rap/rock ou même du ‘dumb rap’ ! ça c’est dit… Quoi d’autre ? L’anthologique « Brass Monkey », la chanson spéciale bière, avec cet air de saxophoniste bourré, un standard immanquable du patrimoine discographique des Beastie Boys.

Trois décennies sont passées, et Licensed To Ill reste l’album de chevet des b-boys à l’âme de rockeurs et des punks fanas de hip hop.  Les anciens vous le diront ! Beaucoup de leurs paroles sont devenus des gimmicks maintes et maintes fois repris dans le rap (notamment le fameux « feel the beat mmmmhDROOOOOP« ). Ce sera aussi le premier et le dernier des Beastie chez Def Jam, puisqu’ils signeront plus tard chez Capitol pour sortir le tout aussi légendaire et excellent Paul’s Boutique.

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