Notorious BIG est mort, vive les morts ! Nous sommes le Noël 2005 et Diddy décide de faire un jubilé pour célébrer Biggie Smalls en invitant le gratin du rap et des producteurs. Bon autant être franc (et pas objectif), Biggie Duets masque en réalité une compilation de remixes. L’idée du multimillionnaire patron de Bad Boy est malicieuse : reprendre des anciens couplets issus de Ready to Die et Life After Death, les mélanger avec les rappeurs et chanteurs du moment sur de tout nouveau instrumentaux récents et tadaaaaam. Le tour de passe-passe aurait pu être réussi si on avait pas deviné son secret en quelques secondes.
D’après un commentaire rédigé Décembre 2005.
C’est décevant d’entendre que les couplets ont été repris d’anciens morceaux ou featurings. Au départ c’est amusant de jouer les blind tests pour deviner de quel morceau d’origine ça été repris mais voilà, ça ne dure que quelques minutes. Une autre question est soulevée : est-ce que les docteurs Frankeinstein de chez Bad Boy ont réussi à transposer l’âme de Biggie à notre époque ? Difficile d’y répondre sans tomber dans le sempiternel débat des albums posthumes, avec les arguments qui disent que tel rappeur n’aurait jamais collaboré avec untel, etc… Le mieux pour l’instant c’est de ne pas trop se poser la question.
Il y a déjà certaines productions qui ont du mal à passer, celles R&B. R Kelly est un peu ringardos sur « Mi Casa » avec ses tendances sexuelles affirmées, surtout qu’il n’exploite pas sa voix. Celle avec Missy Elliott (« Ultimate Rush« ) est à skipper. Son single « Nasty Girl » avec Jagged Edge, Nelly et Jazze Pha et « Living The Life » sont plus appréciables, même sur cette dernière si Ludacris est un peu faiblard côté lyrics, Snoop Dogg pas mieux.
Les morceaux bien sombres comme « Beef » avec les Mobb Deep où Diddy s’énerve à la fin, le duo posthume avec Big Pun sur « Get Your Grind On » (feat Fat Joe et Freeway) et « Just A Memory » avec les Clipse sont plutôt convaincants. Le duo avec Jay-Z (avec qui il formait The Commission) « Whatchu Want » est monumental aussi grâce à cette production énorme de Danjahandz qui colle avec le flow énervé de Notorious BIG, de même que le couplet de The Game sur « 1970 Somethin » feat Faith Evans. « Living In Pain » (prod Just Blaze) avec Mary J Blige et Nas est pas mal aussi, bien que la voix sortie d’outre-tombe de 2Pac est un peu foireuse dessus. Cela fait deux duos posthumes là, trois en comptant « Hold Ya Head » en duo virtuel avec Bob Marley. Vive la magie des studios.
La prod de Swizz Beatz sur le single « Spit Your Game » est relativement affreuse, faute de l’avoir conçue à l’arrache. Le remix est tout de même meilleur grâce à l’intervention de 8Ball & MJG en plus de Krayzie Bone et Twista. Très surprenant, ou plutôt scandaleux, de se rendre compte que la voix de Biggie n’apparaît pas sur le premier morceau « It Has Been Said » d’Eminem et Obie Trice. Il n’aura pas de « Dead Wrong 2 » hélas. Au début on se demande « merde j’ai pas été attentif » mais non, son esprit n’est pas parmi nous dessus. Il y a les morceaux sudistes (« Hustler’s Story » avec Scarface, Akon et Big Gee ainsi que « Breaking Old Habits » feat T.I. et Slim Thug) qui se laissent écouter sans plus, celle avec les Dipset et Weezy (« I’m With Whateva« ) passe direct à la trappe. Quoique, la présence du groupe métalleux KoRn sur le glauque « Wake Up » est osée mais bien vue.
C’est bien beau tout ce monde mais où sont les DJ Premier, Lil Cease, 112, Mase ou Lil Kim au fait ? La crainte était de tomber sur Loyal To The Game-like mais ça n’est pas le cas. On retrouve un album sombre ou r&b, un peu comme Life After Death. Bravo pour le copier/coller.