Un album que l’on attendait depuis bien longtemps… celui du bras gauche de Jay-Z, puisque le droit concerne Memphis Bleek. C’était fin 2004. Petit rappel des événements, le label Roc A Fella a été vendu au monstre Def Jam, où a été nommé à sa tête justement notre cher Jay-Z! Un véritable coup de maître, autant dire que Président Carter a fait fort en rachetant la moitié de son propre label. Moitié? Oui Dame Dash possède l’autre moitié des artistes dont Beanie Sigel, devenu son bras droit et fer de lance de son tout nouveau label Dame Dash Music Group, affilié aussi à Def Jam! Jigga possède donc les deux moitiés mais en séparés donc, mais rien ne manque à son contrôle désormais.

Note: dans cette chronique, j’avais écris quelques notes à la première personne en italique. J’avais critiqué le fait que plusieurs titres avaient déjà leaké bien avant la sortie retardée de ce troisième opus solo, qui, au demeurant, est bigrement solide.

Dans tout ce remue-ménage, B Sigel actuellement en prison pour détention d’arme à feu sort son 3e album solo tant attendu et maintes fois repoussé depuis de très longs mois. ‘The Truth’ et ‘The Reason’ lui avaient assurés déjà un succès d’estime, ce qui justifie notre impatience. Le problème c’est que depuis que les deux très bons street-singles « Feel It In The Air » (prod. Heavy D) et « Got To Have It », il s’est passé trop de temps. ‘The B.Coming’ est donc une sortie en demi-teinte. Les Neptunes ont donc été appelés à la rescousse pour un regain d’interêt mitigé.

Oui donc petite parenthèse pour dire que je suis personnellement une véritable groupie des Neptunes. Vous devinerez bien que je vais parler du fameux « Don’t Stop » qui sert de premier extrait officiel. L’instrumental utilisé est assez bon avec ses notes synthés longues et évasives, ne collant pas spécialement au style de Beanie Sigel certes malgré une bonne perf’. Snoop Dogg n’est là que pour assurer le refrain, sa présence autant que sa prestation. Donc oui, c’est plutôt risqué comme choix stratégique je le reconnais, surtout comme morceau d’ouverture de l’album (NDR).

On avance donc dans un terrain un peu connu avec ces trois morceaux cités. Beanie tache d’assurer au possible non sans compter sur un lot d’invités impressionnants: on compte quasiment aucun morceau solo! Les featurings maisons sont à l’honneur : Oschino & Sparks, Freeway, Young Chris des Young Gunz (en forme et présent deux fois), Cam’Ron, le chanteur Rell, Memphis Bleek… Celui qui brille le plus par son énergie et qui étonnera tout le monde, c’est le jeune Peedi Crakk déjà sur le morceau « Got To Have It » mais aussi sur « Flatline ». Chez les oustsiders, on notera Bun B des UGK, Sadat X et Grand Puba, Twista et… Redman qui vient littéralement déchirer l’instu de « One Shot Deal » (prod. Bink).

Ouais encore juste un mot pour dire que Jay-Z est aussi de la partie sur « Once Again It’s On », morceau déjà présent sur la compilation ‘State Property Vol 2’. Rien d’exceptionnel donc pour ce titre qui date (NDR).

Toujours est-il que Beanie Sigel a affiné son flow de manière plus hardcore, autant que ses rimes même si dans la globalité, ‘B.Coming’ est un album plutôt calme. Sur « Bread & Butter » (prod. Just Blaze), il nous parle de séparation conjugale de façon très crue. Dans un registre plus down south (c’est à la mode), il tente à merveille des ‘izzy-rhyme’ sur l’alcoolisé « Purple Rain » (prod. DJ Scratch). Et puis l’écoute de ce disque vaut encore plus la peine grâce aux magnifiques morceaux « Lord Have Mercy » et « Change Gonna Come » calmés par des samples et refrains soulfuls.

Encore moi! Oui on nous avait promis des productions de RZA et Kanye West, juste pour savoir ce qu’elles sont devenues parce qu’on aurait peut-être pu assurer le classique à niveau-là! (NDR)

‘B.Coming’ vaut largement l’écoute meme si le devenir de ce disque reste incertain, tout comme l’avenir de Beanie Sigel et son label State Property.