God Forgives I Don’t est la conclusion logique d’une campagne promotionnelle qui aura duré plus d’un an. Tout a commencé peu après la diffusion de sa mixtape Ashes to Ashes, quand il annonce le titre de son cinquième album. Tranquillement, il continue de bâtir son empire Maybach Music avec ses compilations, poursuit ses tournées et grossit son catalogue de mixtapes (Rich Forever). Fin 2011, il abat deux singles fin 2011 (« You the Boss » feat Nicki Minaj et « I Love my Bitches » produit par Just Blaze) et son coeur ne bat plus par deux fois. Dieu le garde, il continue oisivement à promouvoir ses artistes, en signer d’autres, balancer des clips en carton…
L’intérêt que suscite cet album est lié à tout ce que Rick Ross nous fait miroiter à travers, son addiction à l’argent, sa vision du luxe et de ses belles bagnoles et autres carrosseries en tout genre (féminin particulièrement). Le retour sur investissement est garanti, avec les intérêts, quand on a Dr Dre et Andre 3000 en featuring. La mégaclasse! On peut penser que ce sont les seules véritables attractions de God Forgives I Don’t, c’est réellement le cas. Sauf que la présence de Dr Dre sur « 3 Kings » (le troisième roi étant Jay-Z) nous fait tomber de haut pour être franc, c’est le comble de la superficialité. Son couplet ne sert à rien, il n’y a que le prestige de sa présence exceptionnelle. Jay-Z quant à lui rappe de sa fille. En revanche l’instrumental de Jake One (!) est topissime. Andre 3000 de son côté livre un couplet de marathonien sur « Sixteen« , tout en donnant l’impression de s’emmerder royalement sur cet instru de la J.U.S.T.I.C.E. League. On entend à la fin de ce morceau des notes de guitares, comme pour teaser sur l’interprétation de Jimi Hendrix par Andre prochainement au cinéma. Tiens puis il y a cette prod de Pharrell sur « Presidential » qui passe bien agréablement.
Pour le reste, sans vouloir être réducteur (mais en fait si), Rick Ross nous sert ce qu’il a l’habitude de nous servir depuis Deeper Than Rap. Comme ces productions raffinées (« Ashamed« , « Amsterdam« , « 3 Kings« , « MMIV« …), comme ces featurings cinq étoile. Comme ce nouvel épisode de « Maybach Music IV » avec Ne-Yo et pis c’est tout. Comme « Hold Me Back » et « 911 » (la Porsche, pas le numéro de la flicaille) qui se ressemblent terriblement comme si c’était qu’un seul morceau, et qui ressemblement terriblement à l’enchaînement « BMF« / »MC Hammer » sur Teflon Don, avec ces prods qui copient copieusement les prods de Lex Luger. C’est du pareil au même. En dehors du single « Touch’n U » feat Usher, autre invité de luxe qui se croit cool, le reste de l’album avec la clique de Maybach Music (Stalley, Wale, Omarion, Meek Mill et Drake l’incruste) semble être les meilleurs enregistrement de studios prévus pour ses volumes de Self Made.
God Forgives I Don’t, c’est la montagne (mont blanc chocolat vu la texture gélatineuse de Rozay) qui accouche d’une souris. On avait fini par oublier que le rappeur de Miami était marchand de rêve de rue, like a boss.


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