The Neptunes present « Clones » @@@@


Depuis le temps que la doublette des Neptunes cartonnait grâce à leur pléthore de hits, en diagonale de N.O.R.E. à Justin Timberlake, il était temps pour eux de sortir été 2003 un catalogue de morceaux représentatifs de leur style. Une façon de marquer le coup pour nos faiseurs de tubes, Chad Hugo et Pharrell Williams, à l’apogée de leur domination aussi bien dans le rap/r&b que dans la pop/rock avec leur groupe N.E.R.D.. Alors ‘The Clones’, vraie compilation de nouveautés ou recueil d’inédits et de remixes?

En premier lieu, ‘The Clones‘ regroupe les artistes affiliés au label des Neptunes, Star Trak. On fera d’abord connaissance (dans le désordre) avec la chanteuse r&b Vanessa Marquez et son timbre de proche d’une Paula Abdul sur « Good Girl« . Si ses chants peuvent paraître familiers pour certains, c’est normal puisque c’est elle qui chante les backs pour Justin Timberlake (notamment sur le mégahit « Rock Your Body« ). Quant à Roscoe P Coldchain et son flow off-beat, il impressionne sur « Hot » et son beat inversé (featuring Pusha T et Boo-Bonic des Philly’s Most Wanted). Lyricalement parlant, Chad décrit ce MC comme étant le Samuel L. Jackson Hip Hop. Evidemment, les Clipse sont aussi de la partie après avoir cartonné avec « Grindin » l’année précédente avec « Blaze Of Glory« , sur un instrumental utilisant un sample de trompettes apportant une touche old-school. Rien de bien neuf avec le remix de « Cot Damn« , devenu « Hot Damn » avec des ajouts de couplets de Roscoe P et Ab-Liva.

The Clones‘ a été inauguré par le tout premier single officiel de Pharrell Williams (en solo) avec le fameux tube « Frontin« , grâcié par l’ami Jay-Z (qui lui sortait quelques mois plus tard son ‘Black Album‘). Depuis le temps qu’il ne chantait que les refrains ou posait quelques raps sans qu’on y fasse trop attention, Pharrell a laissé entrevoir ses capacités le moment d’un solo. La furie Kelis est immanquablement présente sans véritablement offrir d’exclusivité. En effet, « Popular Thug » était déjà disponible sur ‘Wanderland‘ (son second et meilleur album), dont le couplet de Pusha T a été suppléé par celui de son futur mari Nas. On se souviendra aussi que les Neptunes ont signé le reggaeman Supercat, marquant son empreinte sur « Don of the Dons » avec Jadakiss. Quart d’heure rock avec le groupe de punk High Speed Scene, et leur excité « Fuck Spendin Money » éxécuté en moins de deux minutes, qui passe le relais aux Spymob sur « Half Steering« . Les Spymob ne sont pas forcément inconnus pour les fans de Neptunes puisque ce sont eux qui ont rejoué en version acoustique ‘In Search Of…‘ des N.E.R.D, qui eux s’affranchissent de l’inédit « Loser » (avec les Clipse tant qu’à faire). La série se termine avec le rap « Rock & Roll » de Fam Lay, un autre MC originaire de Virginia Beach révélé sur le freestyle « Bang Bang » sur Lord Willin’ des Clipse. Voilà pour les artistes signées chez Star Trak, dont malheureusement certains (comme Fam Lay, Roscoe P Coldchain, Vanessa Marquez et Supercat) n’ont toujours pas sorti de solo à l’heure où a été rédigé cette chronique, et n’en sortiront sans doute jamais. Dire que Fam-Lay y était à deux doigts avec Train To Go (dé)programmé chez Def Jam en l’an 2005.

Ensuite, les autres clones ne sont autres que des superstars du rap aux disques multiplatines. On a déjà cité Jay-Z et Jadakiss en featuring sur respectivement « Frontin » et « Don of the Dons« , ça en fait 2. C’est Busta Rhymes qui emboîte le pas sur la prod indéscriptible de « Light Ya Ass On Fire » : beat tribal et décharges électrosoniques, un petit coup de gratte sèche au refrain et voilà comment concevoir un banger de folie. Après c’est coup de gueule sur coup de gueule. L’ennuyeux « If » de Nelly fait figure de chute de studio, rien à voir avec un « Hot In Herre« , et « It Wasn’t Us » de Ludacris et I-20 reprend le même instrumental que « Where Yours At » de Rohff et Pharrell sur la BO de ‘Taxi 3‘ (pas une référence). Snoop Dogg paraît trop flemmard dans son rôle d’herbologiste, trop défoncé sur « It Blows My Mind« , et N.O.R.E. rappelle qu’il ne doit son succès solo qu’aux Neptunes sur le bouncy « Put ‘Em Up« . Seul Ol’ Dirty Bastard alias Dirt McGirt laisse un bon souvenir avec « Pop Shit« . Ils ont beau tous être le fleuron du rap mainstream pour la plupart, et pourtant ils ne brillent pas autant que les recrues de Chad et Pharrell.

‘The Clones’ a fait disque d’or aux Etats-Unis grace aux singles « Frontin« , le dingue « Light Yo Ass On Fire » et « Rock N Roll« . Cela n’a pas été le genre d’album de producteur qui a marqué le Hip Hop dans le sens où il a provoqué une révolution, il s’agit juste -pour répondre à la question dans le premier paragraphe- d’une compilation visant à parrainner le label Star Trak. Le DVD annexe livré de série comporte un intéressant documentaire d’une demie-heure, où l’on voit les Neptunes en action et  quelques-uns de leurs secrets de fabrication, visite de leur studio à l’appui. Sans le savoir à l’époque, on a eu droit à un teasing de ‘Fly Or Die‘ des N*E*R*D*. Et vous savez quoi? Chad est peut-être le membre le plus discret du duo mais c’est le plus timbré.

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