Chroniques Rap, Soul/R&B, Electro…

DJ Muggs « Soul Assassins 3: Death Valley » @@@@


« Attencheuuuun !! The time has come !! SOUUUUUUUUUUUUUUUUl… assassins… »

A force d’écouter les nombreux projets collaboratifs de DJ Muggs, on devient très coutumier de ses jingles. Sauf qu’ici, c’est un album non-collaboratif avec plein de collaborateurs, je crois qu’on appelle ça un album tout court d’ailleurs, on avait en contrepartie perdu cette habitude-là avec Muggs. Et pas n’importe quel album : le troisième volet de la série Soul Assassins, qui a commencé en 1997…

Le premier rappeur à prendre le micro sur cet épisode 3 intitulé Death Valley est Boldy James sur « It’s On » et son sample bien seventies. Le protégé d’Alchemist est même présent trois fois à intervalles réguliers (« Where We At » et « Comin For The Safe » qui ne sont pas meilleurs que le premier titre cité). Ensuite c’est au tour de Jay Worthy (moitié des LNDN DRUGS) de faire irruption sur « Check In » et pas là pour rigoler (« I went to your hood and they don’t know you/ Know who I’m from the new school, but with the old rules »). Il repassera ensuite sur « We Ain’t Playin » avec T.F. (lui aussi présent par 2 fois), bien aidés par un excellent refrain de Devin The Dude. La venue de Roc Marciano semblait être attendue, armé d’un flow plus dynamique et menaçant dès qu’il touche l’instru de « 67 Keys » (en compagnie de Meyhem Lauren et Rome Streetz) et celui de « Crazy Horse » (avec CRIMEAPPLE comme partenaire) qui est drumless, parce qu’il en fallait bien un pour convenir à notre sniper d’élite.

Comme on peut déjà le voir dans le paragraphe ou le tracklisting, il faut de nombreux critères d’authenticité et puer la street à 10km pour entrer dans le club très fermé de Soul Assassins, peu importe la génération de rappeurs qui se mettent à table. Pour ce faire, Muggs a sorti ses meilleurs samples, parfois bien darks (ohlala ce « Shell Casings »), du placard pour ses invités parfois prestigieux, avec des combinaisons qui suscitent beaucoup d’intérêts comme l’alliance de Westside Gunn et Ghostface Killah (« Sicilian Gold ») et celle entre Scarface et Freddie Gibbs qui mettent une bonne pression sur « Streets Made ». La paire formée d’Evidence et Domo Genesis est celle qui surprendra le moins, plus classique. En revanche, celle qui compte Method Man (seul membre du Wu présent) et… Slick Rick !!! Bientôt 60 ans et capable de retourner l’instru avec son flow et ses lyrics comme il le fait sur « Metropolis », reléguant presque Meth au rang de gamin. Pour la fin, DJ Muggs réunit les anciens B-Real, Ice Cube et MC Ren, une connexion rare entre Cypress Hill et ex-N.W.A., et dont le passé a été émaillé de pas mal de tensions (back in 96). L’instrumental proposé pour « Dump On Em » est de premier choix et leur convient parfaitement : du gangsta-rap jazzy et vintage.

Mais le morceau que je retiens le plus est « Jokers Wild » avec Cee-Lo Green. Muggs a réussi a mettre une touche de Dungeon Family dans son beat au point que Cee-Lo se met à rapper sur deux couplets. C’est un instant exceptionnel et réussi qui se déroule sous nos oreilles. Vous l’aurez compris, Death Valley, c’est la crème de la crème à la sauce DJ Muggs, avec des recettes classiques mais inratables de sa part et des VIP qui apportent une réelle plus-value à l’ensemble.

LA NOTE : 16,5/20

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