Si Meek Mill a démarré 2e du Billboard US avec Dreams & Nightmares, ça n’a rien d’un hasard. Repéré par T.I., qui le signa un temps sur Grand Hustle (souvenir de son interview dans Rap Mag spécial Philadelphie), le rappeur originaire de la Côte Est est débauché par Rick Ross en 2011 pour rejoindre la consession Maybach Music Group. Il sort deux mixtapes Dreamchasers qui ont bien buzzé, participe activement aux volumes de Self Made, bénéficie naturellement de la puissance et de l’influence de son label, de l’appui des 150 kg de Rozay pour lui faire sa promotion, et il est crédible dans la rue, il a fait un peu de prison dans sa jeunesse (pour port d’arme). Et le talent dans tout ça?
Le premier morceau est parfois un très bon indicateur de ce qui va suivre. Ici l’intro débute comme une intro classique avant que Meek Mill s’enflamme dans la seconde partie, avec un léger faux-air de Pastor Troy, genre voilà de quel bois il se chauffe. Mais les braises ne semblent pas suffisamment chaudes pour que le feu s’entretienne durablement. Dreams & Nightmares reprend la recette de prods de Maybach Music comme on a pu entendre sur les Self Made, entre beats sudistes qu’on entend un peu partout maintenant (dont le single « Young & Gettin’ it » feat Kirko Bangz sur lequel il rappe avec de l’autotune, youpi) et des morceaux plus classys, comme « Maybach Curtains« , « Young Rich » et « Lay Up » (feat Wale, Rick Ross et Trey Songz) qui est plus r&b. Bon, évidemment, Rick Ross se pointe à plusieurs reprises comme un parrain.
On pourrait penser que Dreams & Nightmares est un premier album relativement impersonnel qui ne possède en rien la signature géographique de Philadelphie. Mais comme on dit, il faut savoir vivre avec son temps et la régionalisation du son rap n’est plus qu’une théorie passée de mode. Aussi la voix de Meek Mill qui a tendance à s’écrier sans arrêt et son flow un peu trop poussif (à mon goût) a vite fait de fatiguer. Des guests stars viennent orner le tracklisting, à savoir Nas et John Legend pour donner du standing à « Maybach Curtains » et la reine Mary J Blige. C’était pour la petite plus-value. Il serait malvenu de ne pas considérer le fait que quelques morceaux, plus personnels, sortent du lot au milieu de tracks passablement intéressants. On peut considérer les dramatiques « Traumatized » et « Tony Story pt 2« , qui partagent des caractéristiques instrumentales communes (storytelling, pianos, bruits de tempête…), ainsi que le single « Amen » avec Drake, sympathique avec ces notes de pianos et d’orgue gospel. « Polo & Shell Tops » aussi à la limite.
Reste que je trouve personnellement qu’il n’a toujours aucun talent particulier. Quelques mots pour finir avec la version deluxe qui rajoute 3 titres, dont deux avec les hypemen Big Sean et 2 Chainz.
Je te trouve bien gentil avec Meek Mill, t’as du te donner de la peine pour tenir l’écoute de tout l’album… Mais j’ai une question tout autre: A quand la chronique de l’album de Kendrick Lamar?? c’est qu’en même plus intéressant à chroniquer il me semble.
J’aimeJ’aime
Elle sera publiée bientôt sur Now Playing!
J’aimeJ’aime