Je suis volontairement passé à côté de Macadelic au début de sa diffusion simplement parce que je trouvais que cette free mixtape arrivait bien trop tôt après Blue Slide Park. Certes ce premier album de Mac Miller s’est exceptionnellement bien vendu mais est-ce que c’est une raison pour déjà proposer des nouveautés après six mois de commercialisation à peine? Ça m’agace lorsqu’un rappeur cesse de défendre un album rapidement après sa sortie pour promouvoir un autre produit tout aussi élaboré qui lui rapporte zéro retour sur investissement. Désolé mais je ne saisis pas où est l’intérêt de sortir un disque dans ce cas-là si c’est pour plomber sa durée d’exploitation. Tout s’enchaîne trop vite et on finit par zapper ou saturer. Enfin bon, les caractéristiques de Macadelic font que…

Macadelic reprend les mêmes producteurs de Blue Slide Park, comme ID Labs, Ritz Reynolds, Clams Casino, auxquels se sont ajoutés Lex Luger, Cardo… Le gros supplément réside au niveau des featurings : l’ubique Lil Wayne sur le laid-back « The Questions« , Juicy J, Kendrick Lamar, un Cam’Ron en excellente forme sur « Ignorant« , Casey Veggies, Sir Michael Rocks… On pourrait trouver plus d’intérêt à écouter cet… ‘album gratos’ que Blue Slide Park ! Et quelque part, comme je disais plus haut, ça rend sa stratégie de carrière abscons. C’est le même problème qu’avec des Rick Ross et compagnie, on n’arrive plus à différencier un album d’une mixtape à moins d’avoir une fine ouïe pour reconnaître lequel a un son plus travaillé. D’autant plus que niveau de qualité est équivalent à l’album, quoiqu’un chouilla plus expérimental avec un thème central tournant autour des filles, vu le caractère érotique ou émo-rap de quelques morceaux (« Clarity » et son clip NSFW, « Fuck’em All« , « Lucky Ass Bitch« , « The Morning After« ). Des morceaux plus hip-hop dans l’âme nous sort la tête de cette torpeur hormonale tels que « Desperado« , « Vitamins« , « Sunlight« … Macadelic contient en fait nombre de morceaux sympas, à l’image de Mac Miller.