Hé bien ça faisait un bail qu’on l’attendait celui-là d’album! Trois ans au moins que Sean Price avait préparé le public avec sa mixtape Kimbo Price, trois ans de préparation et de patience faisant de Mic Tyson la sortie underground la plus anticipée de ce début de décennie. C’est l’avant-veille de la Fête des Morts de l’An de Grâce 2012 que Sean P a choisi, à quarante piges, de jouer le troisième match de sa vie. P!
Quinze rounds de trois minutes maximum, telles sont les règles fixées par Sean Price pour kicker ses punchlines, uppercut-lines, hook-lines… Un exercice qu’il prend très au sérieux sur cet album, non sans une pointe d’humour. Même pas besoin de garde ni de feintes, rien ne semble l’atteindre. Alors il enchaîne sans discontinuer en frappant là où ça lui fait plaisir, reprenant parfois son souffle pour provoquer quiconque a l’espoir de pouvoir lui infliger une insignifiante éraflure. De toute façon, c’est pas compliqué, personne ne peut le tester, on fait ce qu’on peut pour être de taille. Et ceux qui peuvent prétendre être de taille sont de son côté : son poulain Ruste Juxx, Buckshot, Pharoahe Monch (sur le très bon « BBQ Sauce« ) et Torae.
Sur les deux premiers échanges « The Genesis of Omega » et « Bar-Barian« , on reconnaît la touche inimitable d’Alchemist. L’atmosphère de Mic Tyson est relativement pesante et noire, qualité street. La plupart des beats sont méchants mais manquent soit de tempo soit de punch, un comble! Les producteurs ont tous été très bien choisis (ALC, Evidence, 9th Wonder, Khrysis,…) mais les prods retenues auraient pu être plus percutantes. Il aura fallu par exemple que Amp fasse un instru à la DJ Premier sur « Pyrex » pour garder le tison rougeoyant. Le sombre « STFU, part 2 » est la grosse pièce du boucher de Mic Tyson, sans atteindre la puissance de frappe des classiques « Boom-Bye-Yeah » et « P Body« . Reste que les coups sont suffisamment fort pour tomber K.O. au bout des 41 minutes.


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