Je dois l’admettre, je ne suis pas très assidu quant aux sorties de Planet Asia. Le dernier album que j’ai écouté de lui avant ce Black Belt Theatre était le très très bon Pain Language avec DJ Muggs qui date de 2008. Il fait partie du cercle fermé des meilleurs lyricistes de la westcoast mais dont le principal défaut ne provient pas de lui mais des instrumentaux qui garnissent ses albums. Peut-être que si ses albums étaient mieux produits, le MC de Fresno talonnerait Evidence sur la scène Left Coast. Black Belt Theatre mise sur les featurings plutôt que les producteurs indie connus (deux prods d’Oh No, une de Khrysis) et pourtant, dire que j’aurai eu le malheur de passer à côté.

C’est un inconnu répondant au blase de DirtyDiggs qui porte la majorité des vingt tracks sur ses épaules, avec d’autres assistants eux aussi anonymes (Twiz The Beat Pro, Soulprofessa,…). Faut dire qu’ils s’en sortent très bien en fournissant des instrumentaux soulful de très bonne facture et inspirés, sur lesquels Planet Asia peut développer sa stratégie d’attaque sans manquer d’agressivité. Il passe donc à l’offensive rapidement avec « Grown Folks Talkin » avec un Talib Kweli remonté (ça fait plaisir de l’entendre comme ça), le street-single « No Apologies » featuring Raekwon (sur une des deux prods de l’excellent Oh No) et « Fuck Rappers » avec Fashawn et Willie the Kid. Pour compléter le plateau : Camp Lo, Chace Infinite, Rasco, Strong Arm Steady, The Jacka, Ras Kass, Torae, Tri State, Mistah FAB…

Ce serait long de discuter de chaque morceau, je retiendrai spécialement « All Mine » pour la présence Paul Wall, « Diamond Life » et « Bruce Lee » qui sample le thème d’Opération Dragon et des cris du célèbre acteur chinois. Sans être trop perspicace, on a compris que ce morceau a inspiré la pochette de Black Belt Theatre. Les titres exclusivement solos sont tout aussi intéressants (« Golden State« , « Big Fish« ). Comme on dit aux US : don’t sleep on it!