Entre Phonte et Big Pooh des Little Brother, l’un des deux est le meilleur MC et le plus charismatique, le second plus classique et a pris les devants en entamant sa carrière solo dès 2005. Sleepers était un bon album de rap, modeste et typique de la Justus League. ‘Te quant à lui élaborait des projets nettement plus ambitieux et pose en featuring avec qui il le souhaite.

Pas jaloux pour autant du succès de son confrère, Rapper Big Pooh a choisi le moyen le plus basique et radical pour attirer les projecteurs sur lui dans l’intérêt de son street-album The Delightful Bars : une gamme de cinq pochettes différentes présentant de très belles photos suggestives ou érotiques de femmes ne portant sur elle que des bonbons.

En langage primate : des gonzesses à poil ultra-sexy (à lire avec le filet de bave sur le coin de la lèvre). Imaginez la scène : vous regardez tranquillement les CDs mis en avant sur le mur d’étalage de votre disquaire et vous tombez nez-à-nez devant cet album comme un gamin surpris de voir des magasines pornos tout en haut d’une étagère d’un libraire. Vous réagiriez comment vous ???

Je ne vous en voudrai pas si vous lisez cette chronique en diagonale parce que votre œil se rince à vous en décoller la rétine et que votre entrejambe vous travaille sans arrêt, bande de cochons. J’avoue que la phrase d’introduction n’aide pas à baisser le taux d’hormone : une voix excessivement sensuelle vous explique qu’elle adore sucer des bonbons et quand ça coule dans le fond de sa gorge. Glups.

Ce serait alors ennuyeux d’essayer de lire ces lignes surtout pour que je vous dire The Delightful Bars ça l’est aussi, passablement ennuyeux. Big Pooh reste équivoque sur son style de rap le long de l’album, linéaire et sans éclats, à la qualité inégale. Le contenu n’est pas attirant, 100 fois moins que ces pochettes, mmmh ces pochettes… Euh que m’arrive-t-il moi m’enfin…

Certains morceaux comme « Comeback » (inspiré du titre de Bussa- Bus) et « It’s A Go » feat Torae parviennent détourner notre attention, « Step Up » avec ses sonorités electro-cosmiques, le soulful « Move » avec le chanteur Darien Brockington… Si ça peut vous intéresser, on retrouve une partie du Hall of Justus, comme Jozeemo, Big Dho, Joe Scudda, Chaundon et quelques prodos connus tels que Young RJ, Illmind, Jake One, Khrysis et 9th Wonder. Et des petits nouveaux, les Black Hippy.

S’il y a une expression que l’on peut réserver pour ce disque, c’est que le meilleur reste pour la fin : « The Life » avec Muhsinah, une track éthérée proche des beats de Dilla, et « Rearview Mirror », parce que c’est produit par 9th Wonder évidemment. Les autres morceaux, soit ça manque de jus (« C.O.D. », « Nothing Like Stars »), soit on les avait déjà entendu (« Reality Check » feat Big Dho, Mykestro et D.Black). Les pistes passant les unes après les autres rendent l’écoute ennuyeuse comme je disais plus haut, rien de croustillant. De toute façon, vous êtes trop occupé à mater comme des ados lubriques et pervers donc ce que je dis hein… o_]

Vous êtes au courant de la rumeur ? ça aussi ça va vous scotcher si vous ne la connaissez pas : Les Little Brother se seraient réunis avec 9th Wonder et pourraient sortir leur 4^e album chez Def Jam. (Ceci est une vraie-fausse tentative désespérée de vous concentrer sur mes phrases).