II Trill de Bun B (lire la chronique) nous avait rassuré sur son état et sa détermination plus que jamais invincible de vouloir représenter les UGK jusqu’à la mort après la disparition brutale de Pimp C. Après cet album en or massif, Bun nous avait promis de faire reluire le blason des Underground Kingz une ultime fois, portant la devise UGK 4 Life. Chose promise, chose due.
Après le festival Underground Kingz au second semestre 2007 (lire la chronique), Bun B souhaitait revenir à la source pour dévoiler les derniers souvenirs de Pimp C, vers quelque chose de plus modeste et traditionnel, sans gros producteurs ni faire la course après les collaborations (pour reprendre ses propres propos). Juste Bun B et Pimp C. Pourtant il y en a du beau monde sur UGK 4 Life : E-40, B-Legit, 8Ball & MJG, Akon, Snoop Dogg, Too Short, Sleepy Brown, Raheem DeVaughn, Ron Isley et bien d’autres encore… et pas un seul rappeur de Houston pour des raisons qui nous échappent.
En dehors de Mannie Fresh ou Akon (qui n’a rien à faire là), il n’y a aucun producteurs mondialement connus sur ce projet, simplement des noms locaux comme Steve Below, Cory Mo, DJ B-Do et Pimp C. On oublie souvent qu’il était non seulement un rappeur swagger mais aussi un producteur, et cet album est là pour corriger ce fait. L’ambiance de UGK 4 Life est très homogène musicalement parlant, avec pas mal de guitares (électrique, wah-wah) et des orgues bluesy spécifiques au rap texan. Sans effets screwed and chopped qui étaient furieusement à la mode il y a trois ans. Tellement homogène au point d’être un peu trop linéaire et de paraître daté mais c’est avec cette vibe que les UGK ont pu construire leur style, laid-back, teintée de blues, aux lignes de basses continues, idéale pour cruiser le coude à l’air, celle-là même qui a inspiré les jeunes Outkast en 94. C’est ce plaisir incomparable que l’on retrouve sur des tracks comme « Feelin’ You », « The Pimp & The Bun » feat Ron Isley (sur une prod bien smooth de Mannie Fresh), « Swishas & Erb » avec le crooner Sleepy Brown ou alors « She Luv It ».
Cet LP des UGK semble suivre une équation un peu complexe : des chutes de studios enregistrées pour Underground Kingz + des morceaux solos de Pimp C auxquels Bun B a supplémenté un couplet. Résultant, ce n’est ni un album posthume de Pimp C featuring Bun B, ni du rab de leur précédent double-album, il faut plus voir UGK 4 Life comme le fruit de la volonté de Bun a vouloir rendre le meilleur hommage à Pimp sans tomber dans les hommages interminables et larmoyants. Dans le choix des thèmes et du type d’instrus, c’est clairement un disque des UGK classique. Avec le recul, on s’aperçoit de facto que Pimp C a plus de temps de parole de son comparse, plus discret ou en retrait. Une mise en valeur justifiée à l’écoute du tranquille « Da Game Been Good To Me », « Still on The Grind » qui démarre solidement l’album avec les renforts vocaux de Raheem DeVaughn, « Everybody Wanna Ball », « Purse Come First » feat Big Gipp. Du Pimp C tout craché.
On n’a pas cette fâcheuse impression d’entendre des fonds de tiroirs trafiqués commune à la plupart des projets posthumes frauduleux, les UGK ont toujours été honnêtes et ce travail pour deux personnes de Bun B prouve sa bonne Foi. Les divers featurings ne tombent pas non plus dans l’essuyage de Kleenex, ce qui porte à croire que ces collaborations ont été faites avant son décès (le 4 Décembre 2007). Les inséparables Lil Boosie et Webbie sur « Harry Asshole » (qui a dit que Pimp C n’avait pas d’humour?), E-40, B-Legit et 8Ball & MJG sur « Used To Be » ne changent pas leur ligne de conduite, de même que Snoop Dogg et Too Short, le dernier rappeur que Pimp C ait cotoyé, la veille de sa mort à Las Vegas. Toutes ces personnalités faisaient partie de l’entourage de Pimp C, sauf Akon qui par conséquent fait office d’intrus.
UGK 4 Life est une belle façon d’immortaliser les UGK dans leur apparat d’origine et de dire au-revoir une dernière fois à Pimp C. Personne n’avait du swag comme lui. Foutue codéine…
Super album !
Mes son pref’ : used to be, the pimp & the bun (ma preféré), been good to me
Kesk’ Akon à a faire là !?
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Album vraiment sympa !
J’ai été agréablement surpris par ce disque car je m’attendais réellement à un truc postume bateau, avec des freestyles bidons collés à des vieux beats… enfin bon, ce qui se passe généralement sur les albums hommages. Or, ici, il n’en ai rien. On a même droit à de véritables tueries qui nous régalent encore et encore. Bun B a visé juste. UGK 4 Life !!!
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