Avec King, T.I. a atteint les sommets (des charts, des top ventes, des award shows…) pour enfin devenir ce qu’il a toujours prétendu être : un MC incontournable de la scène Hip Hop, une figure influente et puissante qui dépasse son statut d’autoproclamé King of the South (comme on aime à le rappeler). Mais suite à pas mal d’événements malheureux encourus durant l’année 2006/2007, comme le meurtre de son ami et garde du corps plus la déception lors des Grammy Awards, T.I. s’est regardé sur le revers du disque de platine plutôt que le nombril. Face à sa propre conscience est né le concept de son cinquième album, cette confrontation avec son alter-ego T.I.P., une remise en cause qui a découlé sur le schisme T.I. vs T.I.P. Clifford Harris schizophrène ? Ange et démon ? Pas du tout, il s’agit seulement d’un rapport centré sur soi-même purement humain, entre l’ego et l’homme. Répercussion directe sur le plan artistique, l’opus se scinde en trois actes : T.I., T.I.P. et T.I. vs T.I.P..
(chronique écrite le 11 Juillet 2007 sur Rap2K.com)
Le premier tiers est consacré à T.I.P., la personne, le rappeur qui a constamment ce besoin de reconnaissance, le compétiteur acharné. Emmené par « Big Things Poppin’ (Do It) », produit par Mannie Fresh, ce morceau est sorte d’autocongratulation qui retrace un peu son parcours discographique et informe l’auditeur que le MC d’Atlanta n’a toujours pas étanché sa soif de réussite. Cette partie se cale dans une veine trap music chère à T.I. (« Raw », « Dopeman », …) mais qui ne surprendra personne, pas plus que le discours répétitif sans vouloir remettre en cause son talent d’écriture. S’intercalent quelques collaborations intéressantes comme le duo au sommet des deux kings sur « Watch What You Say To Me » featuring Jay-Z, sans l’envergure que l’on souhaiterait, et le nerveux « Hurt » avec un Busta Rhymes en forme olympique, sur un instrumental aux caisses survitaminées signé Danjahandz (le collaborateur de Timbaland). Cette track mérite l’Award du meilleur morceau de T.I. vs T.I.P.. Seul intrus dans ce premier paragraphe, « You Know What It Is » qui annonce le retour aux affaires de Wyclef Jean dans le monde du Hip Hop, après s’être frotté de près contre Shakira.
Volte-face, au tour de la personnalité T.I. de faire surface, celle qui affiche ce côté glamour, chic et jamais bien loin des photographes, caméras, en featuring aux côtés des Justin Timberlake, R Kelly… Conscient de sa position prédominante au sein du rap game, le rappeur s’assoit confortablement en tant que sauveur de l’industrie du disque sur « Help Is Coming », une grosse production monstrueusement typique du style de Just Blaze. Néanmoins, à trop se la couler douce, le flow de T.I. devient monotone dans le sens synonyme d’ennuyeux. Et hormis quelques invités notables, tels que Nelly et Eminem sur « Touchdown » (pas franchement convaincant avec son phrasé enrhumé), la facette ‘T.I.’ ne se suffit plus à elle-même. Posé et smooth sont des adjectifs qui correspondent parfaitement à ce T.I.-là, au même titre que « Don’t You Wanna Be High », simple remake du hit estival « Why You Wanna » (sans le sample de Crystal Water cette fois). Le roi devient fainéant.
Acte III, scène I, II et III : T.I. vs T.I.P, les reflets ennemis. Deux points de vue opposés conjugués à la même personne se confrontent sur trois morceaux, dont « Respect The Hustle » et « Tell’ Em I Said That » laissés entre les mains d’un Danjahandz cette fois transparent musicalement. Même après plusieurs écoutes, T.I. vs T.I.P. laisse comme un goût amer à notre appareil auditif, un peu comme un grand cru bouchonné. Les invités de grand standing n’apportent guère beaucoup de valeur ajoutée, si ce n’est celle du nom posé à coté du mot ‘featuring’. L’impression réservée en fin de compte, c’est que T.I. est arrivé au bout du chemin et n’a plus rien à prouver. Et les avis seront représentatifs de l’album : très partagés.
Moi j’ai super bien aimé cet album , il y a qu’une seule track que j’ai pa aimé c’est : « You Know What It Is ».
J’ai vu que beaucoup dise qu’il est à chier, mais moi je l’aime beaucoup cet album surtout « Da Dopeman », « Tell ‘Em I Said That », « My Type » qui sont mes préférés de l’album.
Je trouve cet album meilleur que « Paper Trail ».
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