En 2019, pour fêter son dixième album solo, Rick Ross est revenu amarrer son yacht au port de Miami. L’album est sorti en plein mois de Juillet, au moment de déboucher une bonne bouteille de ‘rozay’. Cette suite de son premier album studio Port of Miami sorti en 2006 reprend son narratif du type passé de maton à baron, comme si tout le cartel de yayo de tout le 305 passait par Maybach Music Group.

Dix albums plus tard, toujours ce rond rasé autour de sa bouche, ces rimes incrustées de diamants, qui dévoilent luxure, stupre, clefs du succès, leçons de survie à travers des formules efficaces. Cette recette raffinée de ce millésime ’19 de Maybach Music reste inchangée. Trap deluxe et instrumentaux servis avec du caviar, le tout se dégustant cigare et verre de champagne en bouche au bord d’une piscine avec débord et vue sur la mer, du moins c’est ce qu’on s’imagine. Merci le trop rare Just Blaze d’être sorti de sa grotte pour « Big Type » (Swizzy, déso pas déso, tu sers à rien), merci Jake One pour « Turnpike Ike », merci DJ Toomp pour « I Still Pray ».

L’auteur du tube « Hustlin’ » ne compte plus les voitures dans son garage aujourd’hui et les lignes blanches, ils les regardent dans le ciel avec Dej Loaf. Paix à l’âme de Nipsey Hussle qui pose sur « Rich Nigga Lifestyle » (sur un même sample « Sweet » que de Jay-Z). Le français Tarik Azzouz, accompagné de Streetrunner, est toujours dans le coup (« Bogus Charm »), idem pour la JUSTICE League (« Vegas Presidency »), qui contribuent au très classe VIe volet de « Maybach Music »… sans surprise, et avec John Legend et Lil Wayne en feat. Cela s’est déjà fait donc relative déception. Un feat avec Jeezy, un feat avec Drake, ainsi que ses poulains Gunplay, Wale et Meek Mill forcément… L’histoire semble parfois se répéter. Un peu comme ce sample de « Rain » de SWV sur « Summer Reign », même ça fait plaisir comme ça rend nostalgique (avec Summer Walker).

Port of Miami 2 est l’album que Rick Ross, 43 ans, a déjà fait plusieurs fois. Ce n’est pas l’album de sa vie, ou alors celle qu’il sait si bien fantasmer. C’est comme une sorte de best-of qui n’en est pas un, avec des nouveautés qui s’inspirent d’un bel air de déjà-vu. Avec comme vue, ce crépuscule qui semble se profiler sur sa carrière. Car son album suivant, Richer Than Ever, est anecdotique en comparaison.

LA NOTE : 15,5/20