Olubowale Akintimehin dit Wale n’est plus le rappeur de Washington backpack sur les bords que l’on a connu autrefois aux côtés des 9th Wonder, Mark Ronson ou les Roots. Son second album Ambition nous l’a bien fait comprendre, cette fois il enfonce le clou avec The Gifted sorti au début de l’été chez Maybach Music Group.

Ce troisième opus s’ouvre par le très classieux « The Curse of the Gifted« , bien servi par le tandem Sean C & LV (à qui l’on doit American Gangsta de Jay-Z pour rappel). Cette touche de classe qui embellit la plupart des instrumentaux du disque, on la doit non pas à la J.U.S.T.I.C.E. League, le fournisseur habituel de MMG, mais – et c’est une belle surprise – à Stokley Williams des Mint Condition! Cette chaleur estivale et finement funky qui tempère cet album, cette forme d’élégance, c’est à lui qu’on les doit (« LoveHate Thing« , « Heaven’s Afternoon » feat Meek Mill, « Gullible » avec Cee-Lo Green, le diptyque final…).

Autrement, le rappeur coaché par Roc Nation souffre d’une forme schizophrénie plurielle, en lorgnant vers la pop de manière plus ou moins assumé (« Vanity« , « Clappers » feat Nicky Minaj & Juicy J ou encore le single « Bad » avec Rihanna) ou en cherchant des affinités sudistes (« Bricks » avec un Yo Gotti en bonne forme et le pas si mal « Rotation » avec 2 Chainz et Wiz Khalifa sur une prod de Travis Scott). On notera aussi la participation logique (et limite anecdotique) de Rick Ross sur « Tired of Dreaming » et la participation de Just Blaze sur le titre « 88« , moins percutant que prévu. Après, je ne sais pas si c’est une blague mais le producteur qui se fait appeler No Credit, il ne l’a pas trop volé son pseudo…

Et Wale dans tout ça? Il continue de jouer l’auto-satisfait par les rimes qu’il écrit, alors que bon, il est loin d’avoir inventé l’eau tiède. La richesse de ce qu’il possède a supplanté celle de son style. Il n’est plus un rappeur talentueux à proprement parler, il est juste chanceux.