Grâce à ses premières aventures, B.o.B. est devenu la poule aux oeufs d’or de Grand Hustle, le label du trappeur sudiste T.I.. Il réitère sans trop de prise de risque sa formule pop progressive à base de rap pour cet album sophomore Strange Clouds, à la nuance près qu’il tait son double Bobby Ray.
Sans grande surprise, cet album sophomore de B.o.B. se compose de refrains ‘catchy’, mélodies pop et des raps solides sur fond de rythmiques sudistes. Solides car à entendre le rappeur sur des titres comme « Arena » (feat T.I. et Chris Brown au hook), « Strange Clouds« ,… il faut reconnaître qu’il a sérieusement progressé au niveau du flow. C’est lui aussi qui a produit la moitié de l’album grâce à ses talents de musicien, faisant appel à d’autres producteurs comme Ryan Tedder, Billboard et Dr Luke pour assurer le reste des compositions. Certains titres à tendance pop tels que de « So Hard to Breathe » ou « Never Let You Go » sont très bien exécutés mais n’ont absolument rien d’original. C’est comme quand il intégre des légers relents de dubstep sur son single « Strange Clouds« , histoire d’être dans la tendance l’air de rien, en plus de convier Lil Wayne pour répondre à ce théorême commercial « si tu sors un album rap mainstream, il te faut un couplet de Weezy ».
Plutôt que d’avoir la tête dans les nuages, B.o.B. vogue dans une brume épaisse. Entre lui et son alter-ego Bobby Ray qui réapparaît sur le morceau final, il ne parvient pas non plus à se décider entre être un chanteur de rap et un rappeur de pop. Il n’y a que lors de son duo avec Taylor Swift (« Both of Us« ) et « Arena » que son style convainc, cette association du ‘meilleur des deux mondes’ – si l’on puit dire. Pour le reste, c’est le schéma d’alternance entre parties rappées et refrains chantés (Trey Songz, Playboy Tre, Chris Breezy ont été appelés pour cette tâche) ou airs de pop faciles qui se reproduit à chaque fois. Strange Clouds dans son ensemble est en quelque sorte en équilibre instable entre les deux genres.
Pour sa défense, on peut dire d’un côté que le rappeur d’Atlanta n’est pas tombé dans la surenchère en proposant du hip-pop plus insipide et radio-frendly que son précédent disque. Le gros reproche : avoir choisi cette grosse pouf de Nicki Minaj comme featuring (l’amusical* « Out of my Mind« ). Le gros point positif : avoir fait appel à Morgan Freeman sur le morceau d’entrée « Bombs Away« . Pour conclure, Strange Clouds s’adresse principalement aux fans du premier album, ou de Recovery d’Eminem tiens…
*ce mot n’existe pas mais vu que Nicki en invente plein…