Free At Last, ‘enfin libre’, l’album du come-back, un album qui porte bien son nom depuis deux ans qu’on en parle. Mais bon, il fallait attendre l’instant I pour le sortir ce disque… Il s’en est passé un tas de choses depuis son disque d’or avec Philadelphia Freeway sorti en 2003, elle est loin derrière l’hégémonie du Roc A Fella et des State Property, l’entente cordiale entre Jay-Z et Damon Dash,…Novembre 2007, le Roc retrouve un certain succès grâce aux albums de Kanye West et Jay-Z, mais le nom ne résonne guère comme avant et suscite un faible engouement il faut l’avouer. Une situation que Freeway vit difficilement comme il le ressasse avec amertume sur « This Can’t Be Real » (feat Marsha Ambrosius), un morceau qui reflète bien la nostalgie de la bonne époque Roc A Fella.
Le temps de se faire une raison, le MC de North Philly rappe « It’s Over », et tant pis si – comme il le dit au début de ses couplets – Kanye West et Just Blaze ne participent pas sur ce 2e solo, d’autres producteurs comme Bink! (« Still Got Love » et « When They Remember » qui sample du Gladys Knight & The Pips) et Chad Hamilton (sur le réussi « Baby Don’t Do It » feat Scarface) permettent de garder cette ambiance soulful qui fait la marque de fabrique de Roc A Fella et qui rappelle momentanément des Blueprint de Jigga, l’ex-président de Def Jam étant quant à lui présent sur l’extrait « Roc A Fella Billionnaires ». Pas de Just Blaze, mais son jeune protégé Double O des Kidz In The Hall réalise l’instrumental du titre éponyme « Free At Last » (dans une ambiance qui peut rappeller Reasonable Doubt), ni de bangers à la « Flipside », néanmoins le « Nuttin’ On Me » (produit par Needlz) fera bien l’affaire avec ses orgues en alerte, des descentes de violons et des infrabasses en continu.
Pas de 50 Cent à la production exécutive comme il a été annoncé préalablement, uniquement le staff de la Carter Administration, en ne gardant de cette possible collaboration qu’un seul featuring sur « Take It To The Top » produit par JR Rotem. C’est clairement le genre de titre ‘radio friendly’ (comme ils disent aux States) qui ne sied aucunement à la voix et au flow de Freeway, surtout avec un thème qui ne lui correspond pas pas en plus d’un refrain trop rôdé de 50. Même constatation pour « Lights Out » feat Rick Ross, une sorte de beat Dirty South original de la part des Cool & Dre qui finalement ne ressemble pas à grand chose. « Walk Wit Me » avec Busta Rhymes et Jadakiss a meilleure allure et « I Cry » rattrape le coup pour achever l’album comme il a commencé.
Pour le comparatif avec Philadelphia Freeway, cet album est bon voire autant que son prédécesseur dans son atmosphère, au détriment des gros sons fournis par Kanye West et Just Blaze comme c’était le cas sur le premier. Le blason du Roc A Fella reste doré mais Free At Last ne le sera malheureusement pas (au vu des maigres chiffres de vente) et il faudra davantage d’effort pour rebâtir une nouvelle ère pour la dynastie du Roc, ce qui ne sera jamais le cas.
(chronique écrite le 26 Décembre 2007 – le jour de ma fête – pour Rap2K.com)