Le label Stones Throw nous gratifie d’une des sorties less plus intéressantes du moment. À force c’en devient quasiment un pléonasme. Le nom de cet album éponyme, Quakers, est d’ailleurs très bien trouvé, doublé d’une pochette très évocatrice : le béton tremble parce que l’underground gronde pour arriver à la surface ! Pour résumé le concept : Geoff Barrow des Portishead, son ingénieur du son et Ashley Anderson alias Katalyst ont réalisé 41 beats et composé avec une trentaine de MCs. Dernier argument : les instrumentaux ont été repris pour la bande-son du film de Banksy Exit Through the Gift Shop.
De la lecture du descriptif à l’écoute, c’est comme passer de la théorie à la pratique. Et ça dit qu’on jubile, signe que le résultat est plus énorme qu’escompté grâce à des instrumentaux courts, mais quarante courts et terribles instrumentaux (« Jobless« , »The Beginning« , « Oh Goodness« , « Chucky Balboa« …), parfois soul/jazz et même épiques comme ce « Fitta Happier » qui sample un orchestre de cuivreso (avec des soubassophones en première ligne). Puis Quakers regorge de tout un tas de curiosités et de sonorités pittoresques, qui a du certainement demander un travail fastidieux de fouilles de vinyles, qui assemblées petit par bout par petit bout forment un ensemble très cohérent.
Les rappeurs choisis pour ce projet se fondent dans ce décor de béton armé, et ils sont très nombreux. La liste : Guilty Simpson, MED, Finale, la femcee Lyric Jones, Booty Brown (Pharcyde), dead prez, Aloe Blacc, Akil (Jurassic 5), Prince Po, King Magnetic (Army of Pharaohs), Frank Nitty, Krondon (Strong Arm Steady), Quite Nyce, Jonwayne, Steele (Smif-N-Wessun) et ça continue… Pour le jeu de mot, les rappeurs ici sont de vrais « cereal kilkers ».