Le Dogg Pound avait largement convaincu avec 100 Wayz et cela annonçait de bonnes choses pour les futurs projets de Daz et Kurupt, en particulier pour le premier avec sa nouvelle sortie solo, l’album éponyme majuscule D.A.Z.. Surtout lorsqu’il déclare que cet album évoquera son premier album Retaliation, Revenge and Get Back sorti le millénaire dernier. Ça reste encore à voir.
Concernant les instrus, peu de choses à redire, c’est du Daz tout craché, beaucoup moins irrégulier que sur ses derniers solos. Il retrouve petit à petit le niveau qu’il a perdu au fil du temps avec des beats westcoast à souhait où sa maestria fait merveille (« Destructions Add Up To Zero », « $till Gettin’ Money »…) mais au bout du compte on se rend compte qu’il n’y a aucune innovation stylistique. Et la première impression positive que dégage D.A.Z. se dissipe après deux, trois écoutes consécutives pour évoluer vers cette autre impression que tous ses albums ses suivent et se ressemblent plus ou moins, inexorablement. En chien qu’il est, Dillinger demeure très fidèle, quoique trop fidèle à ses thèmes de prédilection avec ses histoires de gang, gang-bang en tout genre, bang-bang ou de cul (« Let’s Get Into Something »). Les homies de longue date sont venus en comité restreint (Snoop Dogg, Soopafly, Kurupt, Ice Cube sur « Iz U Ready 2 Die », etc…), ce qui n’aide pas du tout Daz à sortir du carcan habituel. On peut heureusement compter sur de bonnes tracks pour rider les vitres ouvertes le temps d’un trajet, telles que « D.P.G. 4 L.I.F.E. » et « Hands out of Favor » feat Sly Boogie.
Dans l’ensemble, c’est un bon album de Daz, dans le fond il bien produit et cohérent. Celui-ci réalise un respectable tour de force à travers un retour aux sources sans prendre de coup de vieux. Par corollaire : rien de nouveau sous le soleil californien. D.A.Z. ne se distingue pas significativement des précédentes livraisons du rappeur/producteur du DPG et ne tient pas la comparaison avec Retaliation, Revenge and Get Back qui est censé servir de référence. C’est fort dommage, ce renouveau a manqué d’être développé comme ce fut le cas pour DJ Quik avec Book of David. Pour l’instant j’en reste à Only on the Left Side.