
Rien que l’introduction triomphale en dit long sur le statut de Slim Thug. Un instru de Terry Allen à la mesure de sa stature qui sied très bien avec son timbre de voix qui en impose et son flow au ralenti qui donne l’impression qu’il rappe naturellement en « screwed and chopped ». On ne peut pas demander mieux comme ouverture. Sans Pharrell, Slim Thugga s’en tire pas si mal. Sans Dr Dre aussi. Comment ça « sans Dr Dre »? A l’origine, « I’m Back » avec Devin the Dude pour le refrain devait être unr production de Dr Dre, une version avec existe mais n’a pas été retenue. Si c’était réellement le cas, je crains que tout le budget du disque y serait passé. Slim Thug était déjà riche avant de rapper mais c’est pas une raison. Par conséquent, on a changé d’instru et posé une de Mr Lee, la légende locale qui produit une bonne partie de Boss of all Bosses, conférant une empreinte sonore typique de Houston. En tout cas, cet album demeure bien plus authentique que son premier essai en major. L’arrogance de Slim Thug en est la preuve lorsqu’il sort « I ain’t fucking with rappers/They are fake to me/ I don’t fuck with majors/ They are snakes to me ». Comme ça c’est réglé, il peut se frotter les mains.
Le Boss nous accueille fièrement dans sa ville de Houston avec un « Welcome To Houston« … situé en fin de disque. Une apothéose (finale…) qui rassemble Bun B, Pimp C (un swagger passe…), Mike Jones qui vient de sortir Voice of the Ghetto (un peu de pub, il en a besoin car son nouvel album ne se vend pas), Trae, Paul Wall, Lil Keke, Z-Ro, Chamillionaire (qui s’occupe aussi du refrain), Big Pokey, Lil O’, Mike D (pas le Beastie Boy) et Young Redd. C’est encore plus de gens que pour le remix de « Draped Up » de Bun B ! Lil Flip est aux abonnés absents, à cause des rivalités entre les quartiers nords et suds ou parce qu’il n’a plus du tout la cote, que sais-je, le fait est qu’il n’est plus dans le coup depuis un bon moment. Scarface nous fait honneur de sa présence sur l’excellent « Hard« , avec un sample soulful bien trouvé. Si Scarface n’est pas parrain d’un album de rap made in Houston, c’est qu’il y a comme un léger problème. Heureusement, ce n’est pas le cas ici. Et pour assurer défintivement la passation de pouvoir envers la nouvelle génération, les UGK s’invitent doublement, notamment sur « Leanin’ » qui ne manquera pas ravir leurs fans.
C’est Jim Jonsin, le co-producteur de « Lollipop » de Lil Wayne, qui signe le hit « I Run« , un morceau avec une double couche de synthétiseurs vrombissants pour les basses et entêtants pour la mélodie, sur lequel la réput’ de Slim Thug parle pour elle-même : « Streets miss me when I’m gone/I put on for my city like Jeezy’s song/ Please believe me Holmes/ Matter of fact check my stats/ Ain’t dropped in three years/But I’m back/ Where the money at/ That’s the first question/ You’d better pack a strap/ That’s the first lesson/ Hard times got all the United States stressin’/ I’m writing a book « How to survive in recession »/Mr Obama, we’re tired of selling cracks/ If you lookin for me/ Ask the streets where I’m at. » Qui a dit que le Sud, ce n’était que 10% de lyrics, mmh? Jim Jonsin produit également « Smile« , flashy et ‘people’ comme on dit chez nous (…), donc moins intéressant pour l’auditeur. Ravi d’entendre du Mannie Fresh sinon, il a l’air en bonne forme sur « Show Me Love« , rythmé et smooth. Slim Thug s’entend beaucoup parler aussi, surtout pour dire qu’il attire beaucoup les gonzesses, qu’il est propriétaire de plusieurs maisons dans plusieurs Etats, de plusieurs voitures de sport et de luxe… Il pourrait bientôt ouvrir une agence immobilière ou une concession de voiture de prestige quand il ne proposerait pas ses services de street-commercial.
C’est sûr qu’être un thug comme Slim Thug, à la fois thug, boss, pimp, gangsta, etc…, implique d’être un aimant à nanas comme Paul Wall (en feat sur le bon « Top Drops« ) et de faire des chansons qui les avantage (« My Bitch » suivi du langoureux « She Like Dat« ), de fumer quand on a rien à faire et de rouler avec des potes pour exposer ses jantes toutes neuves qui coûtent plusieurs mois de salaire. Slim Thug est le symbole du hustler qui a réussi dans la rue par ses propres moyens et que tout le monde respecte pour avoir atteint le sommet de la hiérarchie, la place convoitée de boss des boss. Il représente les blocks de Houston en étalant ses signes de richesse au travers de son argot et son accent caractéristique de Houston. Le son de Boss of all Bosses est à cette image.
Contrairement à pas mal de monde sur cet album, je suis plutot d’accord avec toi.
Le disque a en fait deux moitiés : la première est une véritable tuerie avec des missiles comme « I’m Back » ou « I Run ». Puis après, à partir de la track 6, ca commence à s’essoufler, jusqu’à à arriver à une fin d’album très moyenne.
Donc impressions globales en dents de scie même si dans l’ensemble j’ai bien apprécié le projet.
Un petit 13-14/20 fera l’affaire.
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