Un an après The W, le Wu-Tang Clan revenait sans prévenir dans les bacs avec Iron Flag. Allez, pour ce 4e album, c’est le penseur du groupe RZA qui ouvre le bal sur « In the Hood » et son refrain aux accents jamaïcains. Comme d’hab’, c’est lui contrôle et même s’il est parfois contesté au sein groupe, c’est toujours lui qui tire les ficelles. Quoique à ce stade, ça revient principalement à organiser les séances en studio en fonction des agendas des membres plutôt concentrés sur leurs carrières.
Parce qu’il faut arrêter de se mentir à soi-même : le clan est devenu peu à peu une formation d’individualités qu’il faut coacher et placer au meilleur endroit, d’égos qu’il faut canaliser et gérer pour donner un semblant d’unité. Alors c’est parti, à la guerre comme à la guerre, pour ceux qui aiment les trucs vieillots, à base de samples de vinyles dénichés dans des brocantes. Des fois ça donne des trucs vraiment cools comme « Soul Power » avec Flavor Flav pour mettre l’ambiance. Mais un qui se fait remarquer dans cette pièce de théâtre, c’est U-God. Le vilain petit canard du groupe est très démonstratif dans ses retranchements, notamment sur le single « Uzi (Pinky Ring) » avec ses cuivres caractéristiques rendant ce single incontournable (mais pas le plus marquant). Le grand absent de Iron Flag, c’est Ol’ Dirty Batard, mais fallait s’y attendre. Un autre aussi manque de présence, celui qui est toujours là pour prêter main forte, mais pas cette fois : Cappadonna. Bien que dispo sur le titre d’ensemble « Iron Flag », il manque un peu.
RZA laisse aussi la main à ses disciples Allah Mathematics et True Master, qui se révèle avec le petit riff hypnotique et rustique sur « Y »all Been Warned » (découvert sur un CD sampler du mag Groove). Mais The Abbot s’est permis UNE exception, ô combien discutable… Ils avaient le choix entre des gars comme Just Blaze, Kanye West, Alchemist et d’autres pointures new-yorkaises, mais ce sont les hitmakers en fin de vie des Trackmasters que RZA a choisi pour sortir de leur zone de confort sur « Back in the game ». Heureusement il y a le père Ron Isley dessus. Remarquez, les tentatives de modernité c’est cousi-cousa, comme sur « Chrome Wheels » et « Dashing » qui ne marchent pas génial… Alors que le bluesy « One of those days » fonctionne pas mal (merci Raekwon au passage). Des moments importants tout de même, comme le couplet de Ghostface Killah sur « Babies » aussi ou ce « Radioactive » typiquement Wu avec un gros passage de GZA, dangereux et addictif. Mais, pfff, bref, Iron Flag méritait une meilleure fin.
Quand Iron Flag est sorti fin 2001, personne ne se doutait qu’il faudrait attendre 2007 pour revoir un nouvel album du Wu-Tang Clan (8 Diagrams). Alors probablement n’a-t-on pas assez profité comme il se doit de cet album, qui a des qualités et de belles perfs, bien que loin d’être un classique.
LA NOTE : 14,5/20


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