Top. Avec Biggie, il était un « poids lourd » par excellence, un rappeur d’exception, d’environ 200 kilogrammes de lipides. Découvert par Fat Joe, il était en quelque sorte l’élève qui a surpassé le maître, une étoile devenue malheureusement filante puisqu’il nous a quitté le 7 Février 2000, encore très jeune (il n’avait que 28 ans). Malgré une vie trop courte stoppée par un arrêt cardiaque dû à une obésité presque handicapante, le portoricain membre du Terror Squad nous a offert l’un des meilleurs classiques new-yorkais de la fin des nineties avec Capital Punishment. Vous l’avez sûrement deviné, je suis… je suis…? Christopher « Big Punisher » Rios.
Retrospective originale écrite en 2004 revue en 2016
Ce grizzly latino est arrivé dans le rap aussi vite qu’il nous a quitté, avec une force d’impact quasi inégalée. Une comparaison que l’on pourrait facilement faire avec Notorious BIG. C’est aussi le premier MC latino à atteindre la consécration en platine (en trois mois seulement), au nez et à la barbe de son mentor Fat Joe, notamment grâce au succès du tube « Still Not A Playa » avec Joe (le chanteur r&b Joe ‘tout court’), single a connu son succès sur les dancefloors grâce à une prod crossover garni de pianos entrainants. Il s’agissait en fait du remix de « I’m Not A Playa » (qui samplait The O’Jays), présent également sur ledit LP. Un fait est plutôt surprenant car cette chanson ne reflète en rien le potentiel incroyable de Capital Punishment.
Tout commence avec un sample de Mobb Deep repris par JuJu des Beatnuts sur « Beware » : l’écoute qui va suivre marquera à tout jamais le rap. On pourrait bien décrire la technique vocale de Pun : un flow continu et fluide à allure soutenue, appuyant sur les bonnes syllabes, avec pour seuls légers temps morts le râle de son inspiration pour re-déchirer encore et encore l’instru. Le tout accentué non seulement par des lyrics incisifs et percutants mais aussi par les allitérations et assonances, amplifiant encore plus son flow pour en faire une technique parfaite. Ce mélange bien sûr catalysé par son timbre de voix particulier et puissant. Rien que « Super Lyrical » avec Black Thought (produit par Rockwilder) suffira à admettre l’évidence.
Big Pun n’était pas seulement assisté par Fat Joe, mais aussi par tout le Terror Squad, les Beatnuts à la prod, Noregea, bref les ‘latin hip hop heads’, en plus de la crème du rap new-yorkais de l’époque (Busta Rhymes, Ins the Rebel, Prodigy, …). Sans parler de la capacité de Pun à démontrer une versatilité à toute épreuve, de la tuerie « Tres Leches » (avec P et Inspectah Deck sur un son de RZA) ou bien « You Ain’t a Killer » qui sidère par sa lucidité, à des prods plus r&b comme « Punish Me » en passant par les saveurs reggae de « Caribbean Connexion » (featuring Wyclef). Beaucoup de ses morceaux sont anthologiques, comme « Twinz (Deep Cover ’98) » avec Fat Joe, reprenant sept ans après le classique de Snoop Dogg et Dr Dre « Deep Cover » (en conservant la prod de Dre) à la sauce latinos du Bronx. On notera également la toute première participation sur album des dead prez sur l’interlude apasaint « The Rain & The Sun« .
Big Pun était aussi très doués en ce qui concerne les jeux de mots, un humour (que l’on retrouve dans nombre de ses interludes notamment « Pakinamac« ) qui a fait de lui un rappeur très charismatique et attachant. De l’autre côté, ses punchlines font toujours décoller les oreilles. Sa présence est imposante et sa voix interpelle. Ses thèmes très variés font de Capital Punishment un album très riche, où l’on ne zappe aucune chansons (« Glamour Life« , « The Dream Shattered« , le très classe « You Came Up » avec NORE, « Boomerang » et enfin la conclusion hardcore « Parental Discretion » avec Busta). Un seule écoute et c’est assuré de tourner en boucle dans le lecteur CD pour un moment indéterminé.
Capital Punishment est un véritable classique new-yorkais proportionnel au tour de taille de Big Pun. C’était un rappeur qui avait l’appétit pour croquer la Grand Pomme à pleines dents jusqu’au trognon. Pour ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion d’écouter cet album, il n’est pas encore trop tard d’admirer ce véritable premier et dernier album d’un MC tout à fait extraordinaire*, au talent démesuré mais incontestable. RIP Big Punisher.
*considérant que Yeeeah Baby est un album posthume.
La note : XXXXXL
classic !! c’est vrais que l’album yeaah baby est plus un album posthume qu’un second album dans la mesure que sur certain tracks ca se ressent quand tu vois comment les morceaux dans le capital punishment etait complet dans le contenue . en le reecoutant de temps a autres tu vois que dans yeaah baby il y a des blancs qui te montre clairment que pun n’avait pas terminé ca concoction … tres bonne chronique .
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