Chroniques Rap, Soul/R&B, Electro…

Blu & Exile « Below The Heavens » @@@@½


Nous sommes en 2007 et sans le savoir, le rap mainstream commence à entrer dans une ère de disette et va se métamorphoser doucement, sans nécessairement péricliter. On est dans un entre-deux, 2-3 ans avant la « blog era » et/ou « soundcloud era », les ‘free albums’ tout ça quoi. Bref l’avenir était très incertain… Les maisons de disque voyant le téléchargement illégal prendre le dessus, malgré leurs efforts pour culpabiliser les gens face à cette ‘menace’ en nous traitant de pirates, délaissent peu à peu les rappeurs. Les groupes ou artistes en fin de contrat ne sont pas renouvelés, ou alors signent avec des majors que pour la distribution comme Snoop Dogg.

Parallèlement, de nombreuses structures indépendantes parviennent à survivre dans ce début de marasme général. On va alors voir apparaître de plus en plus de rappeurs indépendants faire jeu égal avec d’ancienne figures de proues, qui vont devoir subsister en indé également… Bref. Tout ça pour dire qu’Internet a totalement changé la donne: ça télécharge beaucoup depuis 1999, les ventes de CDs déclinaient mais pour le positif, on découvrait de nouveaux artistes incroyables plus facilement que par le traditionnel bouche à oreille ou achat ‘curiosité’ de CDs, c’est le cas de Blu & Exile. Bon, je ne vous cache pas que le forum de Rap2K y a été pour beaucoup (en France) et c’était chouette. Dans ma tête, j’ai comparé ce duo à celui d’un Murs & 9th Wonder, mais avec deux gars pas connus. Mais quelle découverte !

Pour Blu, Below the Heavens est son 1er LP officiel. Au passage j’adore le sous-titre « in hell with your new imaginary happy friend ». Le nom de ce rappeur californien est sa couleur favorite et aussi un état d’esprit. Mais rien à avoir avec la couleur du gang des Crips (enfin ça c’est qu’il prétend). Exile, de son côté, s’était déjà illustré avec Aloe Blacc (célèbre pour « I Need a $ » en 2010) sous le duo Emanon. Blu donne immédiatement la couleur (haha) dès la 1ère track (« My World Is… »), et son attitude n’a rien de gentillette, pas du tout « fleur bleue ». Il impressionne et le beat hip hop à fond, la paire est belle (façon de parler). Assez surprenant d’entendre le MC balancer un « fuck you Exile » à la fin de « Show me the good life », expliquant alors que « I don’t like Exile but I like his beats »; on va dire que c’est de l’humour hein !

S’il n’est pas surprenant d’entendre la voix d’Aloe Blacc (dans sa Stones Throw era), on découvre ici un jeune chanteur prometteur qui répond au doux nom de Miguel (oui celui qui deviendra plus tard l’interprète de « Adorn »), et plutôt deux fois qu’une. h, j’ai failli oublier : l’album est produit par un certain DJ Romes, le comparse de Madlib au sein des Lootpacks. Ouais, Below the Heavens de Blu & Exile est bien bel album de indie hip-hop à fond.

LA NOTE : 18/20

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