Chroniques Rap, Soul/R&B, Electro…

Rick Ross « Port of Miami » @@@½


Lorsque Jay-Z a été patron de Def Jam, il a profité pour signer flopée de nouveaux artistes, dont Rihanna, Ne-Yo, Young Jeezy et puis ben ce cher Rick Ross, 30 ans, un gars de Miami qui aime se prendre pour un baron de la mafia. 8 Aout 2006, Rick Ross balance son port, de Miami.

D’abord, Rick Ross est un surnom emprunté à Freeway Ricky Ross, un vrai trafiquant de drogue toujours vivant mais moins bien rasé. Celui-ci l’aurait d’ailleurs plusieurs fois menacé d’avoir utilisé son nom sans lui avoir demandé son accord…

Les choses ont commencé avec un premier single, mémorable, imparable, qui marque les esprits telle une Rolls Royce se garant de travers sur le passage clouté : « Hustlin’ » (sauf qu’il roule en série 7 dans le clip). Avec cette rime dérisoire : « I’m into distribution, I’m like Atlantic/ I got them motherfuckers flyin cross the Atlantic ». Le second extrait « Push It’ touche au symbolique car on a droit un sample du morceau du même nom issu de la bande originale de Scarface, film culte par excellence du public rap et qui entretient le fantasme mafieux du boss Rick Ross (qui s’écrit parfois Ro$$). Le succès de ces deux singles a suffi, au point qu’après la sortie de l’album, plus aucun autre n’en est sorti et l’album a été disque d’or. Pourtant l’album n’a pas été une masterclass, la JUSTICE League n’était pas encore là pour la dose de caviar, c’était pas encore le son Maybach Music.

Mais c’était suffisant pour qu’on s’imagine Port of Miami financé par l’argent de la drogue et enregistré sur un yacht, même presque vingt ans plus tard. Oui c’est que ça commence à dater… La preuve, il y a Akon sur « Cross Tha Line », champion des mythos lui, qui se rappelle? D’ailleurs en parlant de mytho, gros doss’ sur Ross : on apprendra que jadis, Rozay fut… maton, entre 1995 et 1997. Mais apparemment, il n’a jamais été un ‘snitch’ (une balance, NdT). Peut-être que ce sont les criminels qu’il a côtoyé qui l’ont inspiré cela dit…

Pour rester local, il compte sur les Cool & Dre sur « Blow » et « Boss ». Il a aussi payé pour une prod de DJ Khaled (« I’m a G » feat Lil Wayne), point de départ d’une très longue amitié entre les deux floridiens. Puis pour combler les vides, un remix de « Hustlin » avec Jeezy et Jay-Z, son boss haha. La vibe sudiste est assez exotique pour donner des airs de vacances mais on préfère se concentrer sur des titres comme « I’m Bad » et « White House » (merci DJ Toomp pour la tuerie). il place aussi ses bougs du Triple C (pour Carol City Cartel, qu’on peut voir inscrit sur son médaillon sur la pochette) d’où émergera Gunplay, comme chaque leader qui se respecte et qui veut faire manger son entourage.

Ce premier opus n’est pas un classique, mais il faut saluer son importance, suivi de la montée en puissance de Rick Ross album après album jusqu’à Teflon Don (voire jusqu’au trop plein God Forgives, I Don’t). Les instrumentaux les plus classes du monde, on en retrouve facilement dans sa disco. C’était pas la panacée, ni très ‘riche’ musicalement, mais à sa sortie c’était « hot » comme une patate. La cote aujourd’hui? ça vaut ce que ça vaut : une série 7 millésime 2006 tunée de seconde main. L’ironie de l’histoire c’est que Port of Miami a mis dix longues années pour être disque de platine…

LA NOTE : 14/20.

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