Beyonce « LEMONADE » @@@@


Nul besoin de présentation, vous connaissez toutes et tous la reine Beyoncé, alors entrons directement dans le vif de sujet : LEMONADE. Comme pour Drake, l’arrivée de ce sixième album pour le mois d’Avril était secret de Polichinelle. La première secousse fut la diffusion en grande pompe du clip « Formation« , histoire de créer la surprise, suffisant pour relever son armée de fans derrière elle, la fameuse Beyhive. Une rythmique sèche et contemporaine signée Mike Will Made It qui rappelle « Flawless« , un texte co-écrit par les gamins de Rae Sremmurd, des images fortes qui évoquent le mouvement Black Lives Matter, l’esclavagisme, Katrina, un double doigts d’honneur très chic, le cocktail est explosif.

Et voilà qu’un rendez-vous est donné samedi soir, le 23 Avril, pour la diffusion d’un film-documentaire intitulé LEMONADE, préfigurant le lancement de l’album du même nom. Beyoncé casse une nouvelle fois Internet en nous refaisant le coup de « l’album surprise » comme pour son précédent album, sauf que l’exclu n’est plus pour Apple Music mais pour la plateforme Tidal dont elle et son mari le rappeur Jay-Z sont co-dirigeants. De nouveau, la chanteuse texane a travaillé son image, elle joue maintenant sur plusieurs tableaux simultanément : femme noire en colère, femme fatale féministe, la femme mariée et mère de famille. Evidemment, il peut paraît légitime de voir à travers ces messages une forme d’opportunisme qui peut agacer, celle d’une savante opération de communication fomentée par les illuminatis de chez Tidal. Cependant, il est important, qu’une personne aussi influente et puissante qu’elle, délivre ce message, incarne cette responsabilité.

Ce serait un tort de considérer LEMONADE comme une simple bande originale de documentaire. Il y a une véritable histoire avec cet album, une histoire très personnelle. Sur le plan musical, Beyoncé est plus impliquée en tant que productrice, collaborant avec des noms comme James Blake, Jack White, Diplo, Mike Dean ou encore l’auteur Melo-X. Et l’histoire n’est pas très jolie-jolie… car il est question de passion, de trahison, de colère, d’infidélité, de pardon peut-être, et là on parle de nul autre que… Jay-Z. Mais le tour de force est dépasser simplement le « potin de stars » ou la volonté affichée de créer un semblant de polémique comme le fait si bien la diva Kanye West pour gagner l’attention de tous. L’histoire est bien ficelée : les suspicions quant aux rumeurs qui circulent (« Pray You Catch Me » co-produit par James Blake) qui laissent place aux questions, aux tensions, cette recherche angoissante de la douloureuse vérité (« Hold Up« ), puis la colère qui éclate face aux faits et c’est là que Beyoncé sort de ses gonds et envoie tout valser sur la chanson rock « Don’t Hurt Yourself » (un sample de Led Zeppelin a été utilisé dessus), avec langage plus cru sans perdre la face ni la classe. Il faut ensuite puiser dans ses propres ressources pour surmonter cette épreuve, c’est l’objet du single « Sorry » (avec des influences trap amenées par Hit-Boy) qui évoque la fameuse « Becky with the good hair ». La chasse aux sorcières est lancée. Elle en revient même aux bons conseils de son manager de paternel qui l’avait pourtant prévenu au sujet des bad boys rappeurs et qu’elle a malgré tout congédié il y a plusieurs années (« Daddy’s Lessons« ). Les morceaux suivant pourront redonner un semblant d’espoir pour notre richissime couple (« Sandcastles« ) afin qu’il n’explose en plein vol. Tout n’est pas question sur ces douze chansons d’une histoire de coeur qui se déchire jusqu’au point de rupture. « 6 Inch » avec The Weeknd raconte le labeur des femmes qui triment pour un maigre revenu par exemple.

LEMONADE est l’album le plus cohérent de la carrière de Beyoncé et toutes les critiques s’accordent à le dire. Si on peut garder une préférence pour certains de ses précédents albums, il est indéniable que celui-ci est SON meilleur opus. Le goût amer et piquant du citron se ressent à travers la musique et les textes, servis bien froid. Plus que jamais, Beyoncé est une femme indépendante. On revoit le chemin parcouru depuis ses débuts en 1998 en tant que leader naturelle des Destiny’s Child puis son envolée en solo en 2003 alors qu’elle était encore considérée comme Beyoncé ‘des Destiny’s Child’. Tout ça paraît si loin maintenant.

 

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