Maintenant que le Président des Etats-Unis est afro-américain, on se demande où sont passés tous ces réacs aux discours anti-Bush anti-républicains anti-capitalistes antiques. L’un d’entre eux, Immortal Technique, donne signe de vie avec son album gratuit The Martyr, comme après un retour de guerre.
En fait le discours n’a pas tellement évolué, Immortal Technique n’a pas changé son fusil d’épaule. Il continue de fusiller le système américain et même mondial avec véhémence, toujours à dénoncer des complots gouvernementaux que le commun des mortels ne peut voir à force d’être anesthésié par les politiciens, les gens riches et les médiacratie. Une parole libérée qui a quelques années de retard, le rappeur ne semble pas toujours être en phase avec la réalité. Enfin bon, il y a toujours quelques phrases qui feront mouche dans nos consciences endormies. Les beats aussi sont hors-tendance, ce qui peut être une bonne comme une mauvaise chose. Le samples de « Money Money Money » d’Abba sur « Rich Mans World (1%) » et « Eyes in the Sky » d’Alan Parson Project n’en sont certainement pas de bonnes.
» A Toast to the Dead » devrait théoriquement être l’attraction de ce projet mais il faut avouer que si on ne m’avait pas dit que c’était un intru de J Dilla, je ne m’en serais sans doute pas rendu compte sur le coup. Le réel intérêt provient des featurings (Brother Ali, Killer Mike, Chuck D des Public Enemy, Joell Ortiz, Brother Ali, dead prez, Vinnie Paz…) qui forment des combinaisons mortelles sur « Civil War » et « Black Vickings« , très baroques voire médiévaux dans . En revanche, on se demande ce que vient faire là un morceau soft comme « Natural Beauty« , qui arrive comme une scène de nu au milieu d’un thriller politique, parachevé par un discours à la Malcolm X (« Ultimas Palabras« ) et la mise en scène tragique finale qui va avec.