Huit ans que les amateurs de tuning attendaient ça : la vraie suite du premier épisode de Fast & Furious. C’est chose faite avec ce quatrième volet qui réunit à nouveau devant les caméras Paul Walker et Vin Diesel (alias Baboulinet si vous connaissez Mozinor) dans de folles courses-poursuites et rodéos sauvages à couper le souffle.
Avec une énorme réticence toutefois pour les amateurs de rap qui se sont frisés les cheveux en matant la bande-annonce avec du « Crank Dat Soulja Boy » version rock méchant. Ça fait vachement peur. Rassurez-vous, la soundtrack officielle de Fast & Furious 4 ne contient pas cette erreur de la nature puisque les Neptunes ont renouvelé leur partenariat avec la franchise F&F après le succès de leur prods pour les Teryaki Boyz sur la BO du précédent volet Tokyo Drift. Hyperactifs, ils produisent ici la majorité des instrus avec comme guest star, monsieur 305 j’ai nommé Pitbull. Quoi, vous êtes toujours pas rassurés ?
J’ai conscience que beaucoup de gens sont réfractaires au son des Neptunes parce qu’ils haïssent Pharrell de toutes leurs forces et pensent que Pitbull est devenu irrécupérable. C’est sans avoir écouté leur single « Blanco » où le rappeur floridien en pleine forme gratifie d’un banger haut en couleur. Les Neptunes y sont forcément pour quelque chose dans l’histoire. Il faut dire les trompettes synthétiques ont du mal à sortir de la tête et qu’avec 3,5 grammes de sang par litre de rhum, c’est chaud bouillant. La recette neptunienne est un peu plus classique sur « You Slip, She Grip » feat Tego Calderon et « Bad Girl » (avec la présence du très classy Robin Thicke) confirme que l’association Pitbull/Neptunes fonctionne autant que celle avec Lil Jon, qui gueule quelques coups sur « Krazy », efficace et pas si mauvais que la presse laisse croire même si ça fait musique techno de foire. Le pire exemple de foirage dans cette BO c’est Don Omar qui refait le même coup que le nouveau Flo Rida, un truc dégueulasse qui prête à penser que la mode du reggaeton a laissé la place à de la contrefaçon d’eurodance. Beurk…
La question que je me pose maintenant est la suivante : pourquoi avoir fait appel à Pitbull, Don Omar et Lil Jon pour un film dans l’action se situe entre la Californie et l’Amérique Centrale ? Euh… je sais pas trop moi… Quoi qu’il en soit, ça aura permis à Pitbull de sauver sa carrière puisqu’il a récemment signé un deal avec Sony. S’il peut nous refaire le coup de M.I.A.M.I., why not.
Le premier morceau de la BO est pas mal, Rye Rye feat M.I.A., avec de bonnes caisses pour l’échauffement des tympans. Ensuite on a l’occasion d’écouter le « G-Stro » de Busta Rhymes produit par Pharrell Williams, assez décevant : beat sans inspiration, un Busta tiédasse… Je ne serai pas étonné si ce morceau n’est pas retenu sur B.O.M.B, Bus-a-bus et les Neptunes ont fait beaucoup mieux que ça par le passé. Ceux qui possèdent l’excellent Make Sure They See My Face de Kenna (faudra que je le chronique un jour) connaissent déjà « Loose Wire » et on zappera la reprise hasardeuse de « La Isla Bonita » de Tasha. L’inattendu provient du son des Shark City Click, le groupe de Fam-Lay qui frappe fort avec « Head Bust », sur une prod très lourde des ‘Tunes.
Comme toutes les BO de Fast & Furious, quelques sons se démarquent sans être nécessairement en adéquation avec le contexte du film et l’autre moitié est trop hétérogène pour coller avec le reste. Ce n’est pas non plus un film destiné qu’aux seuls habitués de rap, mais aux fous furieux passionnés de personnalisation automobile.