Tiens, Mario a sorti un album ? Oui, dans la discrétion la plus complète… Pire, ce 3e solo Go est sorti fin d’année 2007 dans la plus grande indifférence. Et personne n’en a relayé l’info, hormis les annonces de sorties l’été dernier. A force d’avoir été repoussé de multiples reprises par sa maison de disque, toute sa promo a été capotée pour finalement atterrir dans les bacs sans aucun bruit, le volume a nettement baissé depuis son single « How Do I Breathe » qui tournait depuis… plus d’un an déjà. Pourtant, avec ce titre, Mario avait des arguments solides pour convaincre son public, tant par sa prestation que la production réussie des Star Gate. Et cette fois sans l’assistance de Ne-Yo à l’écriture, maintenant devenu un concurrent sérieux dans le milieu.
À vrai dire en 2007, le r&b masculin n’a pas trop décollé, hormis Musiq Soulchild – mais c’est plus de la Nusoul – T-Pain et Chris Brown, les autres valeurs montantes comme Ne-Yo, Bobby Valentino, J Holyday et même le King du R&B R Kelly ne se sont pas franchement illustrées : impressions mitigées, déceptions sur le plan commercial… Pourtant, Mario Barrett (de son vrai nom) leur tient la mesure à bien des égards, avec un niveau d’interprétation indéniable et un timbre de voix feutré qui le démarque sensiblement de ses confrères. Bref, tout ça pour en arriver au fait que c’est très triste qu’un tel artiste n’a pas la carrière et le succès discographique mérités, d’autant plus que Go est un très bon disque, celui d’un chanteur en phase de maturation. Il fallait en parler sans plus attendre.
Alors, Go ! L’album démarre sur les chapeaux de roue sur le tempo des Neptunes, avec une prod somme toute assez classique de leur part mais efficace grâce à ses envolées de violons et de synthés. Pharrell Williams n’apparaît pas en featuring, seulement dans les chœurs du refrain pour un léger renfort vocal. Ensuite, place à la ballade r&b « Cryin’ Out For Me », très bien exécutée grâce à l’apport de Polow Da Don, le producteur sudiste qui a révélé Keri Hilson et le rappeur Rich Boy, lui présent en featuring sur l’uptempo surprenant « Kryptonite ». Parmi l’assiette de producteurs sollicités, Timbaland lègue pour « No Definition » un instrumental tout sauf sensationnel, une livraison moyen-de-gamme sur laquelle Mario explore le sujet épineux des amitiés sexuelles, une oxymore de plus en plus répandue dans notre société. Pour le morceau dansant, il faudra par contre attendre l’avant-dernière piste (la 11e pour être exact) avec « Let Me Watch », le banger signé Mr Collipark, bien servi par des grosses basses, des sonorités mystiques orientales et un couplet supplémentaire de Juelz Santana.
Les ballades de Mario font bonne figure et s’éloignent de ce côté cucul-la-praline généralement mal vu par le public mâle. Pas que le chanteur soit un modèle de virilité mais sa sensibilité se fait ressentir au travers de la maîtrise de ses cordes vocales, à l’aise dans les aigus sans faire efféminé, et de textes mieux écrits, plus prenants que par le passé. On peut citer « Music For Love » et «Why », en revanche « Lay In My Bed » tombe dans la facilité, synonyme de légèreté. Le must reste cette reprise de « Right And A Wrong Way » de Keith Sweat, nous replongeant littéralement dans le r&b sensuel, sirupeux et tellement savoureux des années 90.
Pas la peine de tourner autour du pot, Go est l’album r&b que tout le monde a loupé à la fin de l’année 2007 mais comme dit l’adage, ‘mieux vaut tard que jamais’. Plaisant dès la première écoute et celles qui suivent, Mario nous offre le long des 12 titres une variété de morceaux qui lui ressemblent musicalement, le tout décrivant une évolution artistique intéressante.
(chronique écrite le 28 Janvier 2008 pour Rap2K.com)
je voudrais un susses spsial comme beyonce fe sais mieus que sa . merci
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