Au plus mal dans les sondages, Eminem sortait fin 2006 The Re-Up, une compilation de son label Shady Records maquillée en mixtape de 23 ceaux-mor.
Ci-dessous, rappel du contexte de merde pour Eminem avant la sortie de cette compilation fin 2006 :
– été 2005, Benzino (rappeur et patron de The Source) balance un enregistrement où Em’ ado insultait les femmes noires;
– quitte subitement à la rentrée 2005 la tournée Anger Management Tour avec Limp Bizkit pour cause de ‘fatigue’ (pour ne pas dire burn-out) …
– d’une manière générale, une popularité décroissante, ras-le-bol du public envers lui et 50 Cent;
– l’assassinat de son meilleur ami, rappeur et membre des D12 Proof en Avril 2006
– re-mariage avec Kim (relation très toxique) qu’il a pas mal trucidé dans ses précédents morceaux, puis re-divorce fin 2006
– des rumeurs d’un Marshall Mathers qui a pris des kg, sombre dans la dépression…
– un Dr Dre trop occupé sur l’illusoire Detox et qui ne fournit plus grand chose… Bref, la liste est moche, c’était pas folichon comme situation pour sortir un album. Pardon, une mixtape.
La trackliste est parlante : des D-12 éparpillés (dont un petit morceau de Proof…), 3 tracks avec la star 50 Cent (dont « You Don’t Know » qui a servi de single). L’accent est surtout mis sur les nouveaux artistes : Bobby Creekwater, Stat Quo d’Atlanta (partagé avec Aftermath) et Cashis. Stat Quo est le plus représenté des trois, présent sur 4 titres tout seul (dont la bonus track) avec notamment Dr Dre (le statutaire « Get Low ») et Alchemist (« Tryin Ta win ») aux commandes. Fort, mais pas si extraordinaire, assez poussif. Spoiler: il ne sortira jamais l’attendu Statlanta en major…
Ca$his, en provenance d’Irvine, a droit à 2 représentations solo pour convaincre, ses intonations forcées lassent vite malgré un certain potentiel. Bobby Creekwater (d’Atlanta lui aussi) 1 seul, il retombera dans l’anonymat aussi sec. Eux non plus ne donneront rien sur le label aussi. Quel gâchis, c’est navrant. Et faut pas oublier non plus l’ultra-normal Obie Trice qui avait sorti durant l’été 2006 son second solo Second Round’s On Me. Il fait acte de présence aux côtés de ses collègues et a droit à 2 remixes. Avec des presta correctes, il s’en tire avec les honneurs.
En parlant de remixes, The Re-Up en est bien meublée (« Shake that » avec Nate Dogg par ci, le mauvais « Smack that » avec Akon par là…). Et l’original de « Skimask Way » de 50 reste meilleur. Au passage on remercie Alchemist d’avoir soumis 3 très bons beats (reconnaissables entre 1000). Le patron de Shady Records Eminem propose à ses fans ultra 2 titres solo (« Public Enemy #1 » et « No Apologies »), des ultimes diatribes verbales. Il était très impliqué sur les prods de l’album, où le style de la maison tourne en rond. Rien de bien encourageant pour l’avenir, et ça s’est confirmé.
L’avenir : à part un 50 Cent sur la pente descendante, aucun des autres artistes du label n’ont sorti de projets sur Shady Records, pas même les D12 ou un des leurs. Eminem, lui, attendra sa résurrection en 2009 avec Relapse. Triste de réaliser que The Re-Up n’était pas une relance du label, mais une dernière photo de famille. Pour info, c’est Eminem lui-même qui a dessiné la pochette du disque. Finie la grande époque de l’imbattable Eminem, on sent un Slim Shady rincé et essoré, l’ombre de lui-même, la fin d’un cycle pour tout un tas de raisons. Il en avait gros, besoin d’un break musical. La note positive toutefois : The Re-Up est la 1ère mixtape a devenir disque de platine. Mais bon vu sa notoriété, c’était facile.
LA NOTE : 12/20


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