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Xzibit « At The Speed Of Life » @@@¾


Beaucoup ont connu le rappeur Xzibit grâce à MTV, avec sa célèbre émission Pimp My Ride, ce programme télé où des fous furieux customisaient à mort des poubelles roulantes. C’était du délire! Ou avant, avec son clip de « X » en 99, son premier grand tube planétaire produit par Dr Dre, alors producteur exécutif de son troisième opus platinum Restless.

Pour moi et quelques autres, c’était aussi grâce à MTV que j’ai connu Xzibit, mais deux ans plus tôt en 97 avec le clip de « Paparazzi » qui sample « Pavane » de Gabriel Fauré. C’est marrant parce que quelques mois plus tard, c’était le rappeur français Bambicruz (le « protégé » de MC Solaar) qui utilisait ce même sample pour « Ouvre les Yeux » (mais pas besoin d’ouvrir grand les oreilles). Bref. « Paparazzi » est issu de son 1er album At The Speed of Life paru en Octobre 96 chez Loud et bénéficie du soutien du Likwit Crew, un collectif fomenté par la légende King Tee (alors signé chez Aftermath) incluant les Alkaholiks, X to the Z, Defari et les Lootpack (avec un certain Madlib).

Ça fait zarb de redécouvrir cet album, parce que ça remet les idées en place. Dans « Xzibit » y a un X, comme X-Men, il me fait penser à Wolverine : une bête féroce au style tranchant mais qui cache au fond un grand cœur. C’est ce qu’on réalise sur l’autre single « The Foundation » où il évoque sa paternité sur un sample fantômatique de Billy Joel signé DJ Muggs (on peut y voir son fils Tremaine dans la vidéo qui deviendra plus tard le rappeur Tre Capital). Ça remet une claque parce que contrairement aux albums rap californiens plus ‘classiques’ de l’époque, il n’y a rien de funky, ni de chaleureux sur cet album. C’est même plutôt froid et brutal. C’est pas du tout du G Funk, ni du gangsta rap, même si Xzibit peut avoir une attitude de G sans problème. Il suffit de prendre des titres comme « Eyes May Shine » et « Carry The Weight » pour se laisser surprendre par le côté baroque de certains instrus et de constater Xzibit jouer les MCs comme un crève-la-dalle. C’est musclé, et un poil glacial comme rencontre.

On notera aussi la présence de la rappeuse Hurricane G (qu’on oublie trop souvent), elle pose sur deux titres dont « Just Maintain » et « Birds Eye View » (produit par Diamond D du DITC). On n’en entendait pas beaucoup des rappeuses de cette trempe, donc c’est important de le signaler. La bande des Alkaholiks n’est jamais loin, en feat (Tash se faisant passer pour Catastrophe) ou à la prod avec E-Swift. Il y a aussi ce trinôme de la mort formé avec Ras Kass et Saafir sur « Plastic Surgery ».

At The Speed of Life a marqué l’émergence d’une personnalité à part dans le rap, sans se douter qu’il deviendrait si populaire par la suite. C’était pas gagné quand on voit d’où il vient, son style de rap minoritaire sur la westcoast, mais le temps lui donnera raison rapidement.

LA NOTE : 15,5/20.

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