À la fin de la dernière décennie, Ma$e, c’était des tubes à la pelle à coup de samples grillés et des albums pas terribles. Avant qu’il devienne pasteur, c’était la poule aux œufs d’or de Bad Boy : ses albums vendaient, malgré leur médiocrité, et tout le monde dansait sur ses singles en crachant dessus. Ensuite, coup de théâtre, juste après son dernier gros hit « Get Ready » (sorti en 1999) avec les Blackstreet, il se retire du rap game (on a déjà entendu ça quelque part…) pour s’adonner à la vie pastorale. Re-coup de théâtre, il y a quelques semaines, Ma$e annonçait son retour, et pour preuve, il enregistre « Welcome Back » avec Kanye West. Le succès est immédiat et l’engouement est à son comble, tout le monde se remet à apprécier sa petite bouille. Et comme dit l’expression, il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Dans la lancée, il sort donc son 3e album titré comme son dernier single. Bon retour dans le rap game. Alleluia!
Note : quelle blague! Cet album du retour était wack au possible. Pour se racheter une crédibilité, Ma$e a trompé Puffy pour 50 Cent en rejoignant où il y sortira une mixtape et quelques apparitions… Il sombrera à nouveau dans l’anonymat vers 2006-2007, pire que lorsqu’il a décidé de devenir pasteur.
Et si Ma$e vante que les choses ont changé depuis son départ, lui non. Malgré cinq ans de silence radio, son flow est toujours aussi nonchalant, même s’il en a fait quelques modifications aérodynamiques. Tout le monde il est heureux et content de pouvoir enfin se remettre sous la dent des orgies de tubes, un album de Mase provoque toujours autant la cohue. Mais doit-on aussi se rappeller que c’est un MC plutôt moyen. Par exemple, « Money Comes & Go » (feat Nelly), dans la même veine que le premier single « Welcome Back », engendrera autant de bonne humeur que les premiers morceaux des Jackson 5. Il est clair que contrairement à ses deux premiers albums, fini les boucles de funk ultra-connues. On est passé à un autre niveau : en bref, les productions sont mieux choisies, même si certaines restent hasardeuses ( « Into What U Say » et « The Love You Need »).
Fuck le ‘Christian Rap’, le Bad Boy pas vraiment ‘bad’ nous ressort évidemment les vieux tubes du grenier, comme « La Isla Bonita » de Madonna, revue à la sauce électro P Diddy, calibrée pour les clubs, au même titre que « Breathe Stretch Shake », le 2e single. La recette Ma$e, la même, quoiqu’il rappe moins ‘faux’. Bon, parfois ce n’est pas évident de supporter ses propres refrains chantés, quand les chants ne sont pas féminins. Son but est aussi de retrouver son palmarès partagé entre des rappeurs-lovers tels que Loon ou Fabolous en martèlant de morceaux rap/r&b pas si mal foutus (« I Wanna Go », « Keep It On »). Un seul morceau sur les douze, mettra tout le monde d’accord : « Gotta Survive », qui reste le meilleur titre de l’album. Bon tout cela tient à de la relativité. On aura beau rester content de son retour dans le rap, et ça en restera là. Il a tout de même le mérite d’inviter très peu de rappeurs, ce qui ne ressemble pas du tout au style de la maison.
Certes, Ma$e ne pouvait pas faire pire que « Double Up », c’est une chose. Seulement, il a juste gommé les défauts en nous resservant la même chose. Son grand sourire nous fera oublier des lyrics faiblards, on dansera sur ses tubes dancefloors, sans trop penser à ses propres qualités de rappeur. Ma$e is back ! Bad Boy in da house… again. Certaines choses ne changeront pas. Sortez vos bouteilles de Champomy!