Chroniques Rap, Soul/R&B, Electro…

JID « The Forever Story » @@@¾


En faisant un peu de recherche autour de JID, j’ai découvert que son vrai nom était : Destin Choice Route. Destin, choix, route. DESTIN, CHOIX, ROUTE. Je vous laisse quelques instants digérer cette info, comme j’ai mis longtemps à digérer son featuring aux côtés des Imagine Dragons sur « Enemy », qui a servi de générique à la série Netflix Arcane League of Legend. Tant mieux pour lui cette exposition au grand public, mais beurk, les Imagine Dragons quoi, pas eux, pitié. Heureusement, The Forever Story, suite logique de The Never Story, m’aura immédiatement fait oublier cet écart.

Ouf, il n’y a pas les Imagine Dragons en feat sur ce troisième album studio, on a déjà évité le pire ! Les premiers morceaux jusqu’à « Crack Sandwich » nous re-familiarisent avec son univers sonore qui se veut une sorte d’hybride façon trap conscient (pour reprendre un terme qu’on utilisait la décennie passée pour Stalley), avec pas mal d’originalités. Le meilleur exemple est « Surround Sound » (avec 21 Savage) utilisant un sample mémorable d’Aretha Franlyn, le même que le classique « Ms Fat Bootie » de Mos Def. Comme c’est curieux de retrouver quelques pistes plus tard ce cher Yasiin Bey sur « Stars »… Coïncidence? J’y crois moyen. C’est au milieu de The Forever Story que se passent les choses intéressantes, notamment les morceaux faux-jumeaux « Bruddanem »/ »Sistanem » (très beau mais qui traine trop en longueur), ce « Can’t Punk Me » (profitant d’une collaboration entre le batteur surdoué JD Beck et Kaytranada qui sort de sa zone de confort) et le magnifique « Kody Blu 31 ». Les touches de soul matinées de southern vibes sont les bienvenues, encore plus sur « Can’t Make You Change » avec Ari Lennox où l’on pourrait presqu’y trouver des influences des Outkast.

Au delà du fait que JID est un rappeur incontestablement doué, passé le cap de la trentaine, il donne encore l’impression d’être un jeune premier. Son flow monocorde débité avec dynamisme et ses couplets parfois trop longs me font perdre mon attention après deux minutes, un peu comme Eminem. Surtout sur des titres branchés trap (« Just In Time » avec Lil Wayne, « Raydar », « Dance Now »), où sa voix semble trop lisse sur certaines caisses bien marquées comme sur « Lauder Too » (avec les chanteuses Ravyn Lenae et Eryn Allen Kane), qui reste cependant un bon titre. « Money » redonne le smile avec cette production de Khrysis qui utilise de vrais instruments, autant dire que c’est un phénomène rare qui vient de se produire.

Le membre de Spillage Village et rappeur de Dreamville a pris du galon, de la hauteur, ça ne fait aucun doute. Je le vois un peu comme un Kendrick Lamar d’Atlanta, en beaucoup moins big et trois ans plus jeune. L’album est d’ailleurs mixé par le même ingé son que Kendrick et les autres gars de chez TDE : MixedByAli. Mais comme d’habitude, je trouve qu’il manque encore à JID du relief, du punch et des instrus plus élaborés pour espérer décrocher plus d’étoiles. Il en faut plus pour m’impressionner. On en retiendra quand même de The Forever Story les jolies choses.
LA NOTE : 14,5/20.

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