C’est presque passé inaperçu durant le premier confinement en 2020 à cause de la pandémie de Covid qui a freezé la planète, mais cette info ne m’est pas passée inaperçue : les Public Enemy ont resigné chez Def Jam ! Enfin une petite bonne nouvelle musicale dans un contexte moribond. Def Jam, qui a été le premier label à les signer en 1987 avec la dynamite Yo Bum Rush The Show, avant de s’en séparer après la sortie de la soundtrack de He Got Game en 1998. Mais, attendez deux secondes, la pochette de What You Gonna Do When the Grid Goes Down? ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de Nothing Is Quick In The Desert sorti trois ans auparavant…
Bah ouais, si, c’est pratiquement le même artwork, juste le contraste qui diffère. Et pas que. Une partie du contenu est repris de leur album indépendant sorti en 2017. De quoi lâcher un soupir. Mais les gens de ma génération et celles d’avant verront une lueur d’espoir à travers cette première collaboration avec DJ Premier sur « State of the Union (STFU) ». Entendre Chuck D et Flavor Flav sur un beat de Preemo, ce n’est pas seulement historique, c’est le petit frisson garanti pour notre âme de b-boy. La nostalgie s’empare de nous lorsque Ad-Rock et Mike D des Beastie Boys ainsi que les Run DMC font revivre « Public Enemy Number Won » 35 ans après la sortie de cette bombe. Ou lorsque Nas, Rapsody, Black Thought et même le gangsta-rappeur westcoast YG prolongent « Fight The Power » pour ce remix millésimé 2020 calqué sur le beat original (un poil revu par ?uestlove), cela redonnait un peu d’espoir en montrant que le hip-hop et ces artistes n’ont rien perdu de leur fibre militante.
Parmi les autres apparitions d’artistes à papy-mamie, le dieu du P-Funk George Clinton en personne et les Cypress Hill sur « GRID ». Autre petit moment historique qui se déroule sous nos oreilles encore. On aquiesce de la tête en entendant aussi Ice-T (en mode Bodycount) et PMD sur « Smash The Crowd ». Puis touché par l’éloge funèbre de de Chuck D sur « Rest In Beats ». Pour le reste, la teinte très rap/rock à l’ancienne peut complètement lasser malgré l’énergie à revendre de Chuck et Flav, encore davantage si vous avez déjà entendu quelques de ces morceaux sur Nothing Is Quick In The Desert.
Sincèrement, ça me fait chier de mettre une telle note à un groupe mythique comme Public Enemy. Mais en tant que français râleur, j’étais en droit de m’attendre à bien mieux qu’une fausse réédition d’un précédent opus remanié. C’est une sensation bizarre d’être très content de cette grande messe de pionniers (à condition d’être fan du charme à l’ancienne) tout en étant terriblement déçu par ce recyclage.
LA NOTE : 12/20


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