Encore un nouvel album commun inédit cette année, Fizzyology (Brick Records), la connexion entre Lil Fame des M.O.P. et Termanology. Mais pourquoi pas « Flamology » alors ? Et ben parce que Lil Flame produit une partie du projet sous son alias Fizzy Womack, hé oui. Pour briser le suspens à propos de ce projet collaboratif, il aurait mieux valu que ce soit plus la facette Lil Fame que Fizzy qui soit mise en avant…
Voici comment les deux gars se partagent le taf, par spécialité, logique : Terma rappe deux couplets en moyenne, Lil Fame fournit deux-tiers des instrus et complémente avec un couplet ou un refrain pour faire jeu égal. Evidemment, il y a plusieurs exceptions comme « Pray For Me« , « Not By You » et « Endtro » sur lesquels Lil Fame prend l’espace seul. Sans bouleverser les habitudes, Termanology rappe comme s’il essayait de nous persuader qu’il n’est pas un MC surestimé, avec de bonnes phases et un phrasé technique mais toujours trop lisse. Lil Fame quant à lui assure ce qu’il faut en tant que moitié des M.O.P. qui semble frileux à l’idée de se lancer réellement en solitaire.
Fame, enfin, Fizzy, est de toute évidence le maillon faible de Fizzyology, responsable de beat très faibles (« The Greatest« , « It’s Easy« , « Family Ties« …). Les samples sont parfois bien trouvés mais sérieusement, c’est quoi ces caisses en carton ? D’autres instrus (« Too Tough for TV« ) sont du niveau d’un amateur, indigne. Pour compenser, Fame a/k/a Fizzy propose une tournure plus soft et smooth sur « Pray For Me« . Quand on sait qu’il a produit sur des albums comme Wu Chambers, c’est limite l’incompréhension. Tout le tableau n’est pas morose, heureusement qu’il défend ses compétences de beatmaker sur « Hustler’s Ringtone » et le premier track « Lil Ghetto Boy » qui sont plutôt cools. Mais bon, l’air crispé que l’on a en écoutant ses instrus ne ment pas.
Pour rattraper le coup, DJ Premier et Alchemist, qui ne manquent pas les gros rendez-vous underground, viennent apporter du soutien avec leurs modestes contributions, respectivement sur « Play Dirty » et « Fizzyology« . On est même content que Statik Selektah livrent quelques beats, c’est dire le problème, quitte à repêcher « Thuggathon » de l’album éponyme 1982 (ça date de 2010). En guests, des habitués des featurings : Busta Rhymes et Styles P (tous deux sur la prod de Primo), Bun B… qui posent des couplets du même moule que les 50 autres feats qu’ils ont laissé derrière eux. Freeway gratifie de sa présence sur « From the Streets » et Billy Danze vient reformer les M.O.P. sur « Crazy Song« , sans l’énergie qui nous époustouflait autrefois. Mais il fallait bien ces gens-là pour écarter l’album de la moyenne, parce que franchement Fizzyology méritait pas plus que ça.