Fat Beats Records a beau avoir fermé ses deux magasins il y a quelques mois de ça, l’activité de distribution de la petite – néanmoins respectée – structure indépendante demeure heureusement inchangée. Après la révélation Kooley High (lire la chronique), Fat Beats vient de publier ce second projet de Neek the Exotic parrainé par le brontosaure new-yorkais Large Professor, baptisé Still on the Hustle. Un skeud qui devrait plaire aux partisans qui pensent que le « le rap c’était mieux avant ».
Neek the Exotic fait partie de cette espèce de MCs qui a évolué dans l’anonymat de l’underground. Sa discographie s’en tient à un premier essai en 2003, Raw Exotic. En comptant ce nouvel LP, ça fait un disque et demi, l’autre moitié étant partagée avec Large Professor, dont la réputation depuis Main Source est l’atout majeur de Still on the Hustle. On en revient irrémédiablement à cette Golden Era qui nous rend si nostalgique. Puis, comme Neek le rappe sur « My Own Line », ses modèles sont plutôt Rakim, Kool G Rap, LL Cool J, etc… une affiliation à la old school qui s’entend dans son flow et les beats qu’il a choisi, d’authentiques pièces comme « Hip Hop », « Main Event » et « New-York », respectivement crédités aux noms de Marco Polo, Lord Finesse et Carnage. Bizarrement, Large Pro ne signe pas les meilleures instrus de l’album (parmi lesquels je retiens en priorité « Head Spin » pour l’influence de Primo), comme quoi… Cependant il se rattrape en posant quelques couplets ça et là. La participation de Joell Ortiz sur « Street Rebels » est bienvenue.
C’est sur l’élégante conclusion « Toast Tonite » que je pense qu’il vaudrait mieux que je détourne une formulation d’Arnaud Fraisse : le rap d’avant, c’était mieux avant. C’est cool d’afficher un rap de puriste, mais bon, il faut savoir vivre avec son temps.

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