DANGER !!! Les rappeurs se mettent à la dance music ! Si vous avez été écœuré et exaspéré par les derniers singles de T.I. (« Live Your Life »), Flo Rida et les Black Eyed Peas, évitez le nouvel album de Pitbull comme la peste bubonique ! Fuyez !

Quoique, Pitbull, dans son genre, ça reste un rappeur médiocre/entertainer, alors le voir changer de bord ne choquera personne. Repêché in-extremis par Sony après le flop de Boatlift suite à la liquidation de TVT Records, Mr 305 (surnom qu’il a donné à son label), l’auteur des hymnes « Culo », « Toma » ou encore « Bojangles », voit sa carrière repartir de plus belle en passant du crunk/reggaeton à la musique dance festive à mort et ultra-commerciale. Piloté par le hit « Krazy » feat Lil Jon et guest star de la bande originale du quatrième volet de Fast & Furious, Pitbull sonne la Rebelution en trustant les ventes de singles (numéro 2 aux US et numéro 1 en Europe) avec « I Know You Want Me ». Je suis parfaitement d’accord, ce n’est pas du rap, mais c’est de la dance moins ringardos que David Guetta.

Il faut être estivant pour apprécier l’exotisme des rythmes de ce succès planétaire, que ce soit en format radio et même vidéo où défilent des bombasses à faire baver. C’est vendeur, parce que Pitbull, comme le disait si bien une de mes sœurs à son sujet : « il est tout blanc, il est tout moche, il est beuuaarrg ». Peut-être qu’il mette du déodorant Axe pour les attirer. Et il rappe toujours comme un pied (sauf sur l’intro « Triumph » feat Avery Storm où il donne tout ce qu’il a) et ses lyrics sont pauvres comme le PIB de Haïti, cependant il est indéniable que c’est une machine à divertir. Il a beau opérer un virage dangereux avec Rebelution, avec Jim Jonsin (Slim Thug, Lil Wayne) à l’éxécutif, dire qu’il n’appartient plus à la sphère Hip Hop est un soulagement en soi.

En éteignant son cerveau, on peut se permettre d’écouter cet album sans trop de honte (sauf quand on roule avec vitres baissées en bagnole) si vous parvenez à supporter des morceaux dance en veux-tu en voilà : « Girls », « Hotel Room Service » qui recycle un vieux tube techno, « Shut It Down » avec Akon promit pour être un polluant radiophonique en puissance, « Full of Shit », un titre évocateur qui reprend des éléments de la musique Timbalandienne,… sans parler de « Krazy » et « I Know You Want Me » qui finiront leur vie à fond les ballons dans les fêtes foraines et clubs Med.  Peu de titres se démarquent dans cette pelletée de hits dance ultra-formatés : « Can’t Stop Me Now » produit par DJ Khalil (hein !?!), le titre final avec Slim des 112 et le crossover pop « Across The World » avec B.o.B.

Pour partir sur une métaphore (je rebranche mes neurones), Rebelution est destiné aux clubbers confirmés mais pour les autres, ça passe comme une pina colada, un ‘ti punch, un mojito, un cocktail au champagne et après ça nous saoule et ça fout mal au crâne ou la nausée. Un must pour les DJs de la planète qui veulent devenir populaires en soirée et les fanas de tuning jacky.