Ils fleurissent de partout les petits nouveaux prêts à se jeter dans le grand bain comme des gamins excités. Il y a un peu plus d’un an encore, Asher Roth, 23 ans, était quasi inconnu du public rap avant d’exploser du jour au lendemain sur le net avec ses freestyles impressionnants pour finir quelques semaines après en couverture d’XXL, sur une mixtape avec DJ Drama (payé 500 000$ pour le tuyau) et signé en major chez Universal via la filiale SRC Records (maison de Akon, David Banner…).
Avec des événements qui s’enchaînent plus vite que la vitesse du son, il est un peu dangereux pour un rappeur un herbe d’en franchir le mur en n’étant pas encore mûr et sûr. Surtout lorsqu’il fait face à un problème d’image en forçant la comparaison avec son idôle, Eminem, tout ça parce qu’il est blanc et il est fort en impro. Il en fallait peu pour lui coller l’étiquette de ‘nouvel Eminem’, une situation qui l’amuse plus ou moins. Asleep In The Bread Aisle, son premier effort, allait nous renseigner la durabilité de ce jeune phénomène.
De par son appartenance à la middle-class, un look de pseudo-bobo et des thèmes de prédilections typiquement estudiantins (filles, fumettes, comme tout un tas de rappeurs quoi), Asher Roth peut être catalogué dans le mouvement hipster-hop. C’est lui l’auteur de l’hymne des campus « I Love College » et « Lark On My Go-Kart« , égrainant un rap aux influences rock marquées, un peu comme les Knux sans le côté électro. Les productions sont en majorité créditées au nom de Oren Yoel, brillant pour un anonyme. Les batteries qu’il utilise pour ses beats sont puissantes, posés dessous une couche de samples de rock light. Ses autres singles, « Be By Myself » avec Cee Lo et le dancefloor « She Don’t Wanna Man » avec Keri Hilson, auraient pu faire leur effet si Eminem (le vrai, l’unique) n’avait pas fait son écrasant retour le mois suivant la sortie de Asleep In The Bread Aisle, laissant le petit Asher sur le carreau. Le morceau « As I Em » (avec les popeux rockeux Chester French) traite de cette image d’espèce d’éco-Slim Shady – c’est de moi ce terme – des banlieues paisibles de Philadelphie qu’on lui donne et de la façon dont lui le perçoit en retour. En tout cas, son modèle le voit comme un bon rappeur, sans plus.
Pis même, ses lyrics sont bien moins inventifs que ce que l’on s’était imaginé, se cantonant dans un registre white-trash microsoft, suffisamment pour ne pas porter le sticker ‘parental advisory’ sur toutes les copies ! Un fait rarissime pour un album de rap… Mais il lui faut en démordre plus que ça pour attirer l’attention sur ses capacités et prendre du galon. Pour être plus pris au sérieux, je lui conseille de fumer 100 grammes d’herbe par jour et boire comme trou jusqu’au coma éthylique, ça le rendre plus ouf ! Je déc, je ne vais quand même pas l’inciter à augmenter des chances de cancer pour qu’il nous ressorte des textes truffés de punchlines comme quand il n’était qu’un simple freestyleur occasionnel. Sinon pour un amateur de murges et blunt-party, il rappe pas mal. Perso je n’ai pas souvenir d’avoir passé des soirées étudiantes qui ont excessivement dégénéré (ou alors j’étais excessivement foncedé) donc ça correspond bien avec le monde universitaire qu’il décrit, la mentalité américaine en plus.
Dans la rubrique des featurings, les personnalités sont de marque et très variés comme on a pu le remarquer, c’est à se demander quel lien il peut avoir avec une personne comme Jazze Pha, par exemple. Busta Rhymes de son côté est dans son élément sur l’up-tempo tribal « Lion’s Roar« , dans son rôle de bête sauvage domestiquée. Asher, lui, ronronne plus qu’il ne rugit.
Voili voilou. Il s’en sort plutôt bien pour un novice, surtout grâce à des productions solides qui ont leur originalité. Asher en lui-même assure ce qu’il faut mais stagne dans la moyenne, car en revoyant de plus près ses anciens freestyles, on voit bien qu’il en a gardé sous le pied. A moins qu’il ronge son frein, ça dépend du point de vue où l’on se place. Ou alors on l’a carrément trop surestimé et que Asleep In The Bread Aisle ne concerne pas les jeunes actifs et cadres dynamiques. Et comme tous les jeunes d’aujourd’hui qui sortent diplômés, on ne sait pas ce que l’avenir réserve à Asher Roth. On dit que le rap est un job un plein-temps mais il faut sans cesse s’améliorer pour espérer rester dans la course.
Asher Roth est encore jeune. Il a encore du potentiel à revendre, en tant que MC. Je trouve que, pour un premier essai, il s’en tire haut la main. À bas les comparaisons entre lui et Slim Shady, il a su se forger son propre style; j’aime beaucoup la façon dont il aborde du Rap. Il y a une certaine limite à ne dépasser, dans le Rap dit « Hipster ». Pour certains (comme Asher Roth ou The Knux), ça marche très bien sans, pour autant, que ça s’éloigne du Rap; pour d’autres (Je ne citerai pas leurs noms…), ça s’passe de commentaires.
Ceux qui ont vraiment « écouté » l’album l’auraient déjà compris.
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Jamais compris l’engouement autour de son album et , au passage, de ce gars. Je suis d’accord avec tes dernières phrases, vachement surestimé à mon goût. pourtant il avait une idée intéressante au début en faisant contraster les paroles effrontées avec des beats entraînants, mais au résultats sa ressemble plus à de la pop qu’a du rap…
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Album frais et sans prise de tête. Si Asher excelle dans l’ado ttrash cela n’enlève en rien ses qualités de mc. Non vraiment un premier essai concluant
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je te trouves dur avec lui.Il est jeune et je trouve que c’est pas mal pour un prmeier album.Tu lui reproche de parler de college mais le rap ce n’est pas parler de son quotidien.Or celui de l’univ c’est le sien!sa démarche est donc logique il ne va pas s’inventer une vie de gangster ou alors s’inventer qu’il a vécu dans une roulotte avec sa mère comme un certain rappeur juste pour faire pitié.Lui au moins ne base pas sa carrière de rappeur sur un mensonge.
Et puis pourquoi n’aurait-il pas de lien avec Jazze Pha?lol
non sérieusement habituellement je suis plutot d’accord avec tes reviews mais là je te trouve un peu dur avec ce pauvre Asher Roth qui n’en est qu’à ses débuts…qui sont déjà pas mal
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Au contraire, je ne dis pas que c’est mal de parler de la vie d’étudiant, surtout que je me reconnais dans ce qu’il dit. Le truc c’est que la plupart des gens comme moi s’attendaient à qqchose de plus incisif et percutant lyricalement à l’image de ses premiers freestyles qui circulent sur le net. J’ai l’impression qu’il a été bridé pour ce disque.
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Assez frais et original dans l’ensemble, bon c’est pas fantastique mais l’écoute m’as pas deplu.
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J’ai pas vraiment été emballé par l’album, ma chronique (qui sera sur rap2k quand ça remarchera…) est dans la même veine, quoi qu’un peu moins enthousiaste.
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