Mos Def « True Magic » @@@


Lorsque True Magic (Geffen/Barclay) est arrivé dans les bacs ce début d’année, on s’est tous demandé qu’est-ce que c’est que cette mystérieuse pochette translucide avec juste le CD à l’intérieur. Copie bootleg ? Presque. Selon un communiqué de presse des représentants d’Universal, il s’agirait en fait d’une édition limitée à 110 000 exemplaires. Autrement dit, c’est une version non-finalisée, pour ne pas dire officieuse, et qui fait déjà office de collector, avec un boîtier spécial en polypropylène, sans livret (les crédits sont disponibles en ligne sur www.mosdefmusic.com), ni papier au recto. Soucieux de la préservation de l’environnement, Mos Def a transformé une opération marketing en geste écologique, c’est ça qui est magique.

Les mauvaises langues diront que si l’on peut juger l’album à sa pochette, celui-ci serait transparent ou jetable. Déjà, ne cherchez pas des productions de Kanye West ou Madlib comme il était convenu il y a quelques mois, il n’y en a pas. Et encore mois un petit featuring, Mos Def est livré à lui-même, humblement et modestement. Avec toutes ces indications qui se transforment en à priori, on ne peut que compter que sur le talent pur de Mos. Et curieusement, le mot ‘épuré’ est un adjectif qui revient lors des premières impressions concernant ce True Magic, caractérisant bien des productions riche en sample de soul seventies mais qui manquent de relief. C’est comme si on écoutait la mixtape de la version rap de The New Danger. Certains éléments pourraient appuyer cet argument, comme la réutilisation de l’instrumental de « Liquid Swords » de GZA pour « Crime & Medecine », ou encore le titre « Dollar Day » dont le refrain et les accents sudistes démasquent en réalité le controversé « Katrina Clap ».

D’autres détails dénotent un travail enregistré à la va-vite, Mos Def nous a habitué à mieux en terme de lyricisme et de prestation. Bien qu’il n’ait plus rien à prouver en tant qu’orateur et MC, les textes ont perdu en matière et les chants semblent être improvisés (comme sur « There Is a Way »). Nonobstant, quelques très bons morceaux soulèvent la qualité de cet opus, comme le terrible « The Undeniable » (produit par Rich Harrisson), « Fake Bonanza » ou « A Ha ». Qui aurait pu douter aussi que « Murder of a Teenage Life » était une instrumentation des Neptunes, tellement c’est inhabituel de leur part : le beat est ténébreux et deux mélodies de piano se chevauchent. L’hommage rendu à Jam Master Jay sur « Perfect Timing » fait partie des highlights de True Magic, mis en valeur par une instru de Mos lui-même, assez inspirée des travaux de J Dilla.

Parce qu’il n’est pas du tout évident de décoller ce goût d’inachevé des oreilles, on ne peut que se faire une idée du potentiel de ce troisième solo de Mos Def, même s’il a plus d’un tour dans son sac. Seule consolation, l’arrivée supposée d’une version alternative de True Magic, annoncée pour le Printemps qui arrrive. Un produit fini cette fois ?

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