Les Black Eyed Peas ont connu un succès international impressionnant avec leur 3e album Elephunk et ses multitudes de tube radio et club. Les scores de vente ont été sans appel : six millions d’album vendus dans le monde. Malgré ce tournant vers un style plus pop et surtout l’arrivée de la chanteuse Fergie violemment critiqués par le public farouchement Hip Hop , les B.E.P persistent et signent dans cette voie supra-commerciale avec quatorze titres que forment ‘Monkey Business‘, voguant vers un second succès planétaire. On connaît maintenant la chanson, à force de l’avoir subie…
Tout comme son prédécesseur, ce disque est un mélange des genres – peu correct d’un point de vue éthique hip-hop – sur une base pop/club rap pour les 7 à 77 ans. Dès la première plage « Pump It », le sample du thème de ‘Pulp Fiction’ confirme cette tendance à entretenir leur audimat radiophonique. Monkey Business concentre de nouveaux hits à la pelle : « Don’t Phunk With My Heart », « Don’t Lie », « My Humps », « Dum Diddly »… Chaque track était un probable hit de toute façon, la recette restant la même, c’est-à-dire des chansons très ‘populaires’ (produites en majorité par Will.I.Am) qui ont globalement satisfait le public déjà conquis par Elephunk et rempli les playlists des mois durant. Du funk bien fun bien djeunz en somme, avec Fergie qui recadre Apl.de.Ap et Taboo au rang de décorateurs. Ça peut énerver mais sa présence impacte significativement sur le succès du groupe.
La surprise vient un peu des collaborations entreprises. Pour le côté pop, on a droit à Sting sur « Union » pour la chanson tout-public censée porter un message pour le peuple de la Terre entière, et Justin Timberlake accompagné de près par Timbaland sur « My Style » bien efficace. Le Godfather de la funk James Brown est venu y faire une de ses dernières apparitions remarquées, mais les amateurs du ‘vrai rap’ (puisqu’il y en a apparemment du faux…) seront littéralement bluffés sans doute par « Like That » en compagnie de Q-Tip, John Legend, Cee-Lo et Talib Kweli ! Et sans Fergie pour gâcher le plaisir des puristes. Deux autres morceaux mettront (presque) tout le monde d’accord : « Feel It » et surtout « Audio Delite At Low Fidelity » avec sa ligne de basse aimantée. C’est là qu’on se rend compte à quel point Will.I.Am sait être un très bon producteur de musique hip-hop, quand il s’en donne la peine. Après on ira pleurer en écoutant leurs deux premiers albums qui ne souffraient pas d’originalité et de fraîcheur, et surtout de problème de crédibilité.
Comme je le disais au tout début de l’article, Monkey Business a connu un succès planétaire plus éléphantesque que Elephunk, avec pas moins de dix millions de disques vendus à travers le monde. Même mes soeurs qui avaient 12 ans à ce moment-là l’ont acheté, comme toutes les personnes qui les entendaient sans arrêt passer sur les ondes et sur les chaînes musicales. Cet album tient plus du divertissement familial, bien que certains titres tentent de maintenir le lien avec les rapeux.
J’ai revu cet article en vue de la chronique de The E.N.D., car bien que les Black Eyed Peas avaient une optique archi-commerciale, il y avait des bons restes de musique rap dessus, et qu’on ne retrouvera pas de sitôt.
Trop la classe !
J’aimeJ’aime