Chroniques Rap, Soul/R&B, Electro…

LOGIC « College Park » @@@@


Lorsque j’ai relancé mon site en novembre 2025, j’avais pas mal de rattrapage à faire, et je m’étais aussi promis de ne plus vouloir absolument tout couvrir, parler de tout ce que j’ai pu écouter, pour éviter de me mettre une pression inutile et parce que ça prendrait un temps monstre. Durant tout ce long laps de temps sans poster de chroniques, plein d’artistes ont sorti plusieurs projets, et LOGIC en fait partie.

Je retrace son parcours depuis 2019. Confessions of a Dangerous est sorti peu après la mise sur pause de Sagihiphop. Un opus décevant à plusieurs niveaux, peu convaincant, inutile de s’y attarder pour moi. Il a proposé ensuite durant le Covid un album qui s’appelle No Pressure, que je ne vais pas évoquer, sans pression, simplement parce que j’en ai strictement aucun souvenir. Je crois n’avoir même pas du tout écouté la troisième instance de Bobby Tarantino, par flemme. Peut-être qu’il était bien, mais mes neurones n’ont rien enregistré. Ben dis donc, lui qui avait réussi un long run victorieux chez Def Jam depuis 2014 avec Under Pressure, le voilà qu’il commençait à patauger dans la semoule. Logic se ressaisit en 2022 avec le très très fourni Vinyl Days (30 morceaux!), un peu trop fourni sans doute, mais qui contenait suffisamment de tracks sympas en mode fanboy hip-hop (avec du DJ Premier, The Game, Blu & Exile), réalisant des type-beats de tout ce qui l’a influencé durant sa jeunesse. Ce sera son dernier opus chez Def Jam.

Pas le temps de s’arrêter. Toujours avec des idées plein la caboche, quitte à se répéter parfois, LOGIC sort sur son propre label BobbyBoy Records (distribué par BMG, filiale de Sony Music) ce College Park le premier trimestre 2023. Lui qui a pu réaliser tout ses rêves se revoit dans ses premières heures dans le rap. Un peu comme moi qui deviens nostalgique de mes années de fac. L’album commence par un rêve chelou avec RZA du Wu-Tang Clan dedans, puis c’est le moment de « Wake Up » avec tout un tas de choses à faire. Parce que la petite histoire de l’album raconte la préparation d’un concert avec ses potes rappeurs Big Lenbo, C Dot Castro et son ami-producteur 6ix qui l’accompagnent, avec ces petits intermèdes incrustés dans les morceaux et ce storytelling un brin cinématique dont seul Logic a le secret. La plupart des instrumentaux sont plein de bonnes vibes dès « Lightsabers », « Playwright » et surtout le boom-bap « Self Medication » qui invite deux personnalités incroyables : Redman d’une part, qu’on ne présente pas, et monsieur Seth MacFairlane, chanteur et co-créateur des séries animées Family Guy et American Dad. Quelle voix de crooner il a !! Même trois personnalités si on compte les scratches de DJ Statik Selektah. De nouveau LOGIC se fait plaisir en réunissant tout ce qui fait sa culture personnelle : hip-hop en mode cool mood et cinéma/télévision. Parmi les autres invités surprise de ce College Park, Norah Jones vient irradier « Paradise II » tandis que les légendes texanes Bun B et Lil Keke posent sur « Ayo » qui poursuit cette veine jazzy (et non pas Dirty South).

De la suite dans les idées, Logic en a, des suites de précédents morceaux issus de ses anciennes mixtapes ou albums aussi (« Redpill VII », le très bon « Clone Wars III »). Notez qu’il utilise des chiffres romains et non pas des ‘part x’ (où x est un nombre entier compris entre 2 et l’infini). Ses potes Big Lenbo et C Dot Castro sont de drôles de personnages, vraiment amusants dans les interludes, mais qui ne plaisantent pas dès qu’il faut prendre le micro pour suivre le rythme effréné de Logic, en particulier sur « Gaithersburg Freestyle » (dites, il n’aurait pas samplé la musique stressante de la première étape du jeu Final Fantasy X?). L’ambiance peut vite basculer vers le spleen sur « Village Slum » et « Shimmy » avec Joey Bada$$. Comme à l’accoutumée, ce huitième (déjà?!?) album de Logic s’achève par une longue conclusion de presque dix minutes.

A 33 ans, notre nerd Logic ne semble pas prêt pour une retraite anticipée, bien que ce soit une décision qui lui a plusieurs fois taraudée l’esprit. Un nouveau chapitre s’ouvre pour lui, avec de nouveaux projets, dont le ULTRA 85 qui m’a laissé sur une impression mitigée. Ce n’est jamais facile de pouvoir canaliser ce qui sort de sa tête et de sa bouche.

LA NOTE : 15,5/20.

Postez vos avis!

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.