Imaginez une rappeuse qui kicke avec plus de douceur que Jean Grae et au physique voluptueux et dix fois plus naturel que Nicky Minaj. Cette personne existe vraiment, elle s’appelle Nitty Scott MC. Après plusieurs projets dont le remarquable single « Flower Child » avec Kendrick Lamar et apparitions en featurings (auprès de Statik Selektah, Tanya Morgan…), la MC de Brooklyn a publié au début du Printemps sont tout premier album The Art of Chill.

Produit par Ski-Beatz, Yuri Beats et Moss, l’album suit une tendance indie hip-hop contemporain dans la vibe varie en fonction de la facette de Nitty Scott. Son charme agit instantanément dès « Generation Now« , qui est un morceau pourtant pessimiste. Ses propos sont très réfléchis, son flow respire la confiance, et en plus elle a une jolie voix. C’est une fille au passé douloureux ponctué de phases de dépression (elle a été abusée sexuellement dans sa jeunesse), qui arbore une personnalité tantôt bienveillante (« Little Sister » feat Rapper Big Pooh), tantôt sexy (l’enchanteur « Feng Shui »), et qui se base sur son expérience pour alerter sur plusieurs sujets sensibles avec une sincérité désarmante.

Les instrus sont assez variés, à base de samples soulfuls (« Gone Girl« ) ou alors des beats plus modernes comme le très réussi « Lily of the Valley » avec Sene. Certains reconnaîtront la musique du générique de la série Grey’s Anatomy utilisé sur « Knowbody Knows« . Quitte à avoir plusieurs facettes, elle peut changer de visage et d’attitude sur « Pyrexxx Pink« . On remarquera aussi la présence notable d’Ab-Soul sur « Apex« .

The Art of Chill est une perle. Nitty Scott MC est une perle rare. On sent qu’elle a encore beaucoup de choses à nous dire mais ce sera pour les prochains albums.