Alors comme ça, Chris Brown se met au rap. Haha, très drôle. Je ne sais pas quelle mouche l’a piqué. C’est comme si je vous disais « tiens je vais écrire des critiques pour les lecteurs lettrés de Télérama. » Allez, on étouffe son rire mesquin et je me lance courageusement dans l’écoute de Boy in Detention, histoire de voir ce qu’il vaut. Sans dec’, j’le fais.
Les gens, attention les oreilles, Breezy prend le micro pour lâcher ses « First 48 », ça va secouer. Oulala, oui, aïe aïe aïe. Peut-être que les multiples BET Awards pour son single « Look at me now » y sont pour quelque chose dans cette reconversion soudaine. Pas mal de titres se calquent sur ce morceau en ce qui concerne le beat, le flow (« Crazy » produit par David Banner, « Ladies Loves Me » featuring le petit merdeux à la mèche). Les thèmes sont hyper recherchés, il suffit de trouver le point commun entre « Strip », « 100 Bottles », « Leave the Club »,… Bref le principal centre d’intérêt d’un post-ado qui ne sait pas quoi faire de son argent.
Peut-être qu’il rappe aussi parce qu’il a la flemme de chanter, je sais pas trop, je comprends pas trop la démarche. Mon idée est qu’il a besoin de montrer que c’est le meilleur à travers des égotrips ridicules et insipides. Comment il se la joue sérieux l’autre, trop crédible le mec ! Il pète plus haut que son cul avec des lyrics qui volent pas plus haut que la ceinture. Il a la bite qui lui monde à la tête, son ‘monstre’ comme il le dit dans « Body On Me », vive les métaphores… Rihanna en dira tant. On peut dire sans trop se tromper qu’il le QI égal à la taille de son zizi avec un égo gros comme son compte en banque. C’est « so cliché ».
Deux noms reviennent souvent dans le tracklisting, Kevin McCall (un rappeur qui vient de je-ne-sais-où) et Se7en, un chanteur qui arrive de… oula, Corée du Sud. Cool mais euh, c’est qui eux? ses potes ? Ah, zut, Swizz Beatz est dans la place, à l’aide… Big K.R.I.T. assure ce qu’il faut et même cette feignasse de Wiz Khalifa pique la vedette sur « Yoko ». Les instrus sont pour la plupart pas trop trop mal (je pense à « Body », « 100% »…) mais Chris est tellement… pffff… qu’on peine à les écouter entièrement. En particulier ceux de 9th Wonder pour les morceaux de « Real Hip Hop » qui n’ont que le beat. Quel gaspillage. Zapping sur ses freestyles « My Last », « Marvin’s Room » et « Snapbacks back » qui reprend l’instru de « Tupac Back ».
Si Boy in Detention était un album, ce serait celui de l’immaturité, celle d’une personne qui dessine sa propre pochette avec des feutres. Voilà, au moins je vous aurai prévenu.
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